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Centre de recherche
L’axe 1) est centré sur la langue. Cet axe, précédemment nommé « Axe sémantique et syntaxe », poursuit le travail sur le croisement des approches françaises et celles venant des pays anglophones. Les analyses se font à la croisée des approches et des théories : syntaxe et théories syntaxiques, sémantique lexicale, grammaires de construction et de l’usage, représentation événementielle, discours, changement linguistique et typologie (etc.). Une orientation vers les grammaires de l’usage, en particulier par le recours systématique aux données de corpus, s’est manifestée ces dernières années. Par exemple, Eric Corre travaille sur des problématiques de linguistique contrastive, essentiellement axées sur l’aspect (2018, "The different grammars of event singularisation: a cross-linguistic corpus study", in Tense, Aspect, Modality and Evidentiality: Cross-linguistic perspectives, D. Ayoun, A. Celle, L. Lansari. Amsterdam: John Benjamins). Mathilde Pinson s’intéresse à la variation, et en particulier à l’anglais d’Ecosse dans une perspective socio-linguistique ("Towards an urban Scots spelling? James Kelman, Tom Leonard and Irvine Welsh". In English-Speaking Towns and Cities: Memoirs and Narratives, Olivier Glain (ed.) Saint Etienne : Publications Universitaires de Saint Etienne), tout comme Debra Ziegeler, pour l’anglais de Singapour (“Replica grammaticalisation as recapitulation: the other side of contact.” Diachronica 31,1 (2014), p. 106-141).
Plus récemment, cet axe a mis en place des activités de recherche autour de la variation, en particulier au sein du projet de recherche en collaboration avec Singapour dirigé par Debra Ziegeler, et manifeste depuis ces dernières années un intérêt pour la diachronie et attire ainsi dans un atelier mensuel animé par Dominique Boulonnais, Mathilde Pinson et Eric Corre, avec la collaboration active de Marc Fryd (Université de Poitiers), des collègues de plusieurs universités qui n’avaient pas de lieu pour travailler ensemble.
L’axe 2) réunit les chercheurs de l’équipe autour de genres de discours très différents. Le projet SGADS dirigé par Gregory Furmaniak et Elsa Pic a permis de mettre en regard des discours spécialisés et des discours vulgarisés dans cinq disciplines et d’analyser comment la différence de positionnement inter-subjectif était marquée par la grammaire. Le projet SITAF porté par Céline Horgues et Sylwia Scheuer s’intéresse à la dynamique de la relation expert/novice, comment elle se construit dans des interactions orales en tandem en français et en anglais. Ce corpus a rassemblé 7 chercheurs de domaines différents (phonétique, linguistique, didactique) qui ont pu produire 10 publications dans des revues internationales et un colloque international. Charlotte Danino travaille sur les discours contraints par des normes de productions précises (discours des médias, entretiens semi-dirigés, discours numériques, …) pour envisager les liens entre langue et discours, et entre interaction et cognition. Ses travaux portent sur les verbalisations d’expérience et les récits d’événements (direct médiatique imprévu, récit d’accouchement). Les différents projets sur le langage de l’enfant et la transmission langagière portés par Aliyah Morgenstern (ANR CoLaJE, Projet euroépen SignMET, projets DGLFLF sur les langues des signes et les gestes, projet Idex monologuer…) ont amené à analyser les écarts entre des experts (les adultes) et des novices (les enfants) et à comparer les formes standard produites par les adultes aux formes non standard produites par les enfants, notamment dans les publications sur les rectifications, mais également dans les travaux sur les formes de désignation de soi et de l’autre qui comportent des variantes propres à l’enfant, sur la mise en place de la complexité syntaxique ou sur le développement des formes temporelles qui est parsemé d’écarts par rapport à la « norme » adulte. Ces travaux sont particulièrement propices à des retombées sur le monde professionnel de la petite enfance, que ce soit les écoles et les crèches, les centres de soin, les cabinets d’orthophonie, les instituts spécialisés pour les enfants sourds.
L’axe 3) didactique animé par Claire Tardieu et co-animé avec Céline Horgues, Hélène Josse, et Cécile Yousfi. Cet axe envisage les discours didactiques et la didactique des discours et des pratiques. Ces discours se répartissent entre didactique de recherche et didactique institutionnelle (Bailly 1997), sur un continuum théorie-pratique, l’articulation entre la recherche et l’expérimentation sur le terrain étant un enjeu majeur.
Les membres de ce groupe ont recours à différents types de recherche, mais principalement à la recherche compréhensive et à la recherche-action ainsi qu’à la recherche expérimentale (notamment pour la phonétique). Au cours du précédent quinquennal une réflexion a été menée sur « stance et positionnement ». Cette réflexion a permis de s’interroger en particulier sur « la relation expert-novice » propre à l’interaction enseignant-apprenant au travers du projet ÉVALUÉ et de projets pédagogiques innovants tels que Science and Story-telling, EEE, RENOVAGRAM, et au travail sur les problématiques de rétroaction corrective et intercompréhension dans le corpus SITAF tandem anglais/français. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que les didacticien.n.e.s de Sesylia abordent la nouvelle thématique de recherche. En effet, les notions de symétrie/asymétrie permettent d’élargir la perspective sur un plus grand nombre de phénomènes observables parmi la grande diversité des situations d’enseignement-apprentissage des langues-cultures. Ces recherches s’inscrivent aussi bien dans le champ institutionnel impliquant des élèves du premier degré, du second degré ou du supérieur qu’à la marge, ou même en dehors, dans le cas, par exemple, de l’apprentissage en tandem entre locuteurs natifs et non-natifs, plus compétents et moins compétents, ou de niveau équivalent.
Les chercheurs et chercheuses de cet axe s’intéressent en particulier à la conception, la mise en place, l'accompagnement et l'évaluation de dispositifs innovants dans les domaines variés les plus variés : enseignement de la grammaire, approche actionnelle, expression orale en interaction, et développement de la prononciation d’une L2, apprentissage des langues en tandem, formations présentielles, hybrides ou à distance. Ils/elles s’efforcent de contribuer ainsi à la rénovation des pratiques non seulement à l’université mais aussi dans le secondaire et le primaire.
L’axe didactique contribue aux travaux de Sesylia en proposant des séances thématiques et organise des journées d’étude et des colloques en relation avec ses centres d’intérêt. L’axe didactique anime également des "dînactiques", séances de partage dans un objectif de valorisation et de formation. Ces séances conviviales sont ouvertes au plus grand nombre, chercheurs / chercheuses, formateurs / formatrices et enseignant.e.s (primaire/secondaire/supérieur) intéressé.e.s par les problématiques actuelles de la didactique des langues-cultures.
mise à jour le 29 septembre 2023