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le 20 octobre 2014
A l'occasion de la sortie de son premier long-métrage documentaire "FIDAI", Damien Ounouri diplômé de la Sorbonne Nouvelle en CAV revient sur son parcours. FIDAI sera projeté le 24 octobre à 17h en Salle 49 - Campus Censier.
J’ai commencé mon cursus en Arts du Spectacles Cinéma à la Sorbonne Nouvelle en 2002. En 2007, j’ai obtenu un Master 1 Cinéma Audiovisuel, sous la direction d’Alain Bergala. Mon mémoire était en fait un film sur le cinéaste chinois Jia Zhang-Ke, le documentaire « Xiao Jia rentre à la maison ». Puis j’ai obtenu un Master 2 Didactique de l’image en 2009, encore sous la direction d’Alain Bergala, en me spécialisant sur les ateliers cinémas.
Je voulais être réalisateur depuis le début. Paris 3, c’était pour moi une façon de me construire une culture, un goût et surtout une pensée du cinéma. En parallèle, nous avons créé le groupe « Li Hua Films » avec des amis comme Matthieu Laclau et Liliana Diaz Castillo, avec lequel nous avons fait nos premières armes, des courts-métrages, en apprenant sur le tas : réalisation, caméra, son, montage. Nous avons eu la chance de commencer au moment du tout numérique et donc une certaine démocratisation du cinéma. L’idée était de faire des allers-retours entre les cours et l’extérieur, théorie et pratique se nourrissant mutuellement. Le service culturel nous aidait financièrement, tout comme les techniciens du CAVI en terme de matériel de tournage et de montage. Donc ma pratique de réalisateur avait déjà commencé pendant le cursus, je souhaitais faire un « fondu-enchaîné » entre la fac et le monde professionnel. Par exemple, l’écriture et les repérages de FIDAI avait commencé alors que je faisais mon stage pour le Master 2 dans un atelier documentaire en Algérie et n’avais pas encore soutenu. Ensuite, après Paris 3, j’ai à la fois travaillé sur FIDAI, tout en animant des ateliers cinéma pour diverses associations, comme la Cinémathèque Française dans le dispositif « Cinéma, cent ans de jeunesse ». Désormais, le cœur de mon travail se situe en Algérie, où je viens de réaliser un clip (https://www.youtube.com/watch?v=UPaV70P7bUI) et suis en train de développer mon premier long-métrage de fiction.
FIDAI est mon premier long-métrage documentaire. Il raconte et suit le parcours de mon grand-oncle, combattant algérien du FLN pendant la guerre d’Algérie, mais sur le territoire français. Une des préoccupations du film est la mémoire et sa transmission. Mon grand-oncle n’avait jamais raconté son histoire, et je ne connaissais qu’un récit lacunaire raconté par mon père quand j’étais enfant, mais qui m’avait toujours fasciné. Mais mon grand-oncle n’est pas un grand héros ou un grand chef : c’est un « ouvrier-soldat », à la base de l’organisation, qui applique des ordres, et est en ce sens représentatif de la majorité des anciens combattants « ordinaires ». Par son parcours individuel, je tente ainsi de faire surgir une histoire collective qui serait différente de celle des histoires officielles (faite de chiffres, légendes et grands évènements). Une autre question du film est celle de l’engagement : pourquoi, à 18 ans, alors que l’on est berger, issu d’un milieu pauvre et non politisé, on s’engage et l’on est prêt à sacrifier sa vie pour une idée ? Cela me fascine, en terme d’idéaux et de questions de conscience, tout comme le thème de la révolution, cette volonté du peuple a changé le cours de l’histoire, à ne plus subir et prendre en main sa destinée. Le résultat est une sorte de « road movie », entre l’Algérie et la France, entre mon grand-oncle et moi, un voyage intime dans sa mémoire de révolutionnaire et de l’histoire de la France et l’Algérie.
Voici la bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=nEmsGJ89nF8
D’être eux-mêmes ! D’écouter leur instinct et leur passion, de travailler et se donner tous les moyens pour atteindre leur but, mais en ne se mettant en compétition qu’avec eux-mêmes, de voyager, et surtout d’être sincères. Quant à ceux qui aspirent à être réalisateurs, qu’ils sachent qu’il n’y a aucun parcours type pour le devenir. Le cinéaste Rabah Ameur Zaïmeche m’a dit un jour une très belle et juste formule : « le cinéma repose sur 4 piliers : gentillesse, patience, persévérance et ruse ».
mise à jour le 27 avril 2015