Présentez votre parcours universitaire ? 

Le bac en poche, je suis parti vivre un an à Londres afin de consolider mon anglais. Là-bas je suivais des cours tout en travaillant quelques jours par semaine dans le musée Florence Nightingale. De retour en France, j'ai suivi un cursus universitaire traditionnel en LLCE anglais (option FLE) à la Sorbonne Nouvelle, avant de repartir une deuxième année en tant que lecteur à Swansea au Pays de Galles. A ce stade, je ne savais pas encore vers quelle filière me tourner : traduction, interprétariat, métiers du tourisme, enseignement.... Cette année post LLCE m'a été très profitable car elle m'a permis de mûrir mon choix au gré de rencontres amicales et professionnelles. Sûr de mon goût pour l'enseignement, j'ai finalement présenté le CAPES d'anglais, que j'ai obtenu après m'être littéralement enfermé une année entière chez mes parents. 

Vous avez fait un petit détour par la musique.

Mon goût pour l'anglais va de pair avec mon amour des grands groupes pop anglais, tels que les Kinks, les Zombies et les Beatles évidemment. Avec un ami, nous avons lancé Lovely Rita, groupe hommage aux Beatles avec lequel nous jouions essentiellement dans les caves parisiennes. Le jour où j'ai commencé à croire que le répertoire des Fab Four était le mien, je me suis dit qu'il fallait peut-être que j'essaie d'écrire mes propres chansons. Le nom du groupe est resté le même, mais la setlist a changé. L'aventure a duré plus de quinze ans. Aujourd'hui je suis guitariste de salle de bain pour mes enfants !

Vous avez écrit deux romans, pouvez-vous nous les présenter ? Que représente l'écriture pour vous ?  

L'écriture a progressivement pris la place qu'occupait la musique dans ma vie. Aujourd'hui je ne dépends plus du bon vouloir des autres musiciens, plus de retards, plus de problèmes de matos ou de cachets qui ne tombent pas. Mon tout premier projet de roman était une purge narcissique qui a fini au fond d'une corbeille. Le deuxième, en revanche, a intéressé un micro-éditeur qui a choisi de le publier (Prince de Galles - éditions Valeurs d'Avenir). Pour mon troisième essai, je me suis orienté vers le roman à énigme. Le Cas Van Noorden (éditions du Val) a rencontré un joli succès populaire et m'a surtout donné l'envie et la confiance de continuer. Je travaille actuellement sur deux nouveaux textes, avec le soutien d'un agent qui me fait beaucoup retravailler et m'ouvre de nouvelles perspectives.

Des conseils à donner aux étudiant.e.s ? aux futur.e.s enseignant.e.s ? 

Le métier change, il faut en avoir conscience. Sans goût pour la transmission, sans trésors de patience, autant faire autre chose. Des enseignants malheureux, j'en vois beaucoup. La remise en question personnelle est permanente, il faut trouver la bonne distance avec ses élèves, s'interroger sur la pertinence de ses choix pédagogiques. En dépit des difficultés, il faut surtout maintenir un haut niveau d'exigence académique et relationnel. Travail et courtoisie, en somme !