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UFR LLCSE, Insertion professionnelle, Diplômés

Portrait d'Iris Oustinoff, alumni du master MPI

le 30 novembre 2016
 

Après un master 2 Management de Projets Internationaux, Iris Oustinoff a intégré The Global Initiative against Transnational Organized Crime (L’initiative globale contre les associations internationales de crime organisé). Elle nous parle de son parcours et de son métier.

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  • Pouvez-vous nous présenter votre parcours universitaire ?

J’ai commencé par me lancer dans deux licences LLCE à Caen, l’une en Anglais et l’autre en Espagnol – je n’arrivais pas à choisir entre les deux alors j’ai décidé de les valider en parallèle. A ce moment là, je souhaitais intégrer une école d’interprétariat pour devenir interprète de conférence dans les organisations internationales, mais je devais pour cela justifier d’une année passée à l’étranger, aussi j’ai décidé de partir un an en Angleterre en tant qu’assistante de français dans un collège-lycée.
A l’issue de cette année de travail, j’ai tenu à m’inscrire en master de relations internationales et politiques européennes à l’université de Bath : je me suis dit que ça me permettrait à la fois de perfectionner mon anglais mais aussi de renforcer ma culture générale, deux aspects primordiaux dans le métier d’interprète. En Angleterre, il est possible de valider un Master complet en une seule année, cela représente énormément d’investissement et de travail mais cela fait également gagner du temps, surtout lorsqu’on envisage de faire un second master ensuite.

Lors de mon premier master, à l’université de Bath, j’ai eu des cours de géopolitique, sur la sécurité internationale et le crime organisé entre autres. Ce sont ces cours qui m’ont fait prendre conscience que je souhaitais avoir un rôle plus actif sur ces questions, et pas uniquement celui d’interprète. C’est suite à ce changement dans mon projet professionnel que j’ai souhaité intégrer le master MPI, qui me semblait très intéressant dans le sens où il complétait le master plutôt théorique que j’avais fait en Angleterre : il y avait beaucoup plus de liens avec le monde du travail, avec des intervenants extérieurs et des cas pratiques.
D’un point de vue des enseignements, le master m’a apporté des compétences qui me servent aujourd’hui dans mon travail : les notions d’interculturalité en entreprises, l’étude des marchés internationaux, la gestion de projets, le management d’une équipe, etc. De plus, même si mon projet professionnel a changé au cours de mes études, les formations que j’ai suivies restent assez complémentaires et mon travail actuel me permet de les mettre en application.

  • Vous travaillez aujourd’hui pour The Global Initiative against Transnational Organized Crime (L’initiative globale contre les associations internationales de crime organisé), lieu où vous avez aussi fait votre stage. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette organisation et ce que vous y faites ?

Il s’agit d’une ONG basée en Suisse, fondée officiellement en 2012 sur l’initiative de deux anciens experts des Nations Unies, aujourd’hui à la tête de l’organisation, ainsi que d’un groupe de trente experts (e.g. représentants des forces de l’ordre, d’organisations internationales, acteurs du développement ou encore responsables politiques) lors d’une série de conférences à huis clos à l’Institut International de la Paix (IPI) à New York entre 2011 et 2012. Il leur semblait que les réponses apportées à la lutte contre le crime organisé transnational au sein des organisations existantes mais également de la part des gouvernements n’était pas entièrement satisfaisantes, d’autant plus que c’est un phénomène qui progresse de plus en plus rapidement et qui nécessite une réponse adaptée et efficace. La Global Initiative est donc née de cette réflexion et rassemble aujourd’hui un réseau de plus de 150 experts aux profils très divers (forces de l’ordre, juridique, organisations internationales, journalisme, politique etc.) et travaillant aux quatre coins du monde.
L’ONG est financée de deux manières, l’une permanente grâce aux gouvernements de la Suisse et de la Norvège, l’autre ponctuelle provenant de donations d’organisations gouvernementales et non gouvernementales. Ces dernières font appel à nous pour des missions prenant des formes diverses et qui se concluent la plupart du temps par un rapport rendu public. Par exemple, je travaille actuellement pour une branche du gouvernement allemand sur la place des femmes dans la criminalité organisée.

Ce qui m’a d’abord poussé à postuler dans cette organisation, c’est ma volonté au moment de mon master à la Sorbonne de faire un stage où j’exerce de vraies responsabilités. Lors de la soutenance de mémoire de la promotion antérieure du master MPI, les personnes ayant fait des stages dans de grandes organisations internationales (Nations Unies, UNESCO) constataient toutes ne pas avoir eu de vrai rôle à jouer. Du coup, alors que je visais ce genre d’organisations au départ, j’ai décidé d’en chercher une plus petite, et je suis particulièrement bien tombée puisque comme l’organisation était récente quand je l’ai intégrée, ils avaient vraiment besoin de toutes les aides possibles. Ma supérieure m’a d’ailleurs dit lors de mon entretien que même si j’avais un statut de stagiaire, je ne devais pas m’attendre à un stage photocopie-café et qu’elle recherchait quelqu’un qui allait vraiment s’investir.
Aujourd’hui j’y suis toujours, en tant que coordinatrice de programme et avec un statut de consultante, comme la plupart des collaborateurs. Je travaille actuellement à distance depuis Paris, même si j’ai été basée à Genève puis à Bruxelles par le passé, et que mon travail m’a amenée à me déplacer plusieurs fois en Afrique, à Washington DC ou encore plus récemment à Berlin lors de missions.
Je suis aussi membre du secrétariat, avec une seconde personne qui elle travaille au siège en Suisse. Du coup, je suis à la fois sur des projets de recherche et des études terrains ainsi que sur des tâches relevant plutôt de l’administratif de manière générale. Par exemple, dans le cadre d’une étude pour l’OCDE sur les flux financiers illicites entre l’Afrique et l’Europe, j’ai aussi bien participé à la rédaction d’un chapitre sur le trafic illégal de migrants qu’à la réalisation d’interviews de migrants par une équipe de chercheurs, italiens en l’occurrence. Je m’occupais autant de l’organisation de la mission et du déploiement des chercheurs, de leur mission sur place, que de l’envoi des factures et la gestion du budget alloué à cette mission. C’est typiquement le genre de mission pour lequel le master MPI m’a beaucoup apporté.
De plus, je continue en parallèle la traduction, à la fois en freelance (même si j’ai moins le temps avec mon travail) et pour l’organisation. D’ailleurs, le fait que je parle quatre langues (français, anglais, espagnol et portugais) a joué dans mon embauche, en partie parce que je suis la seule francophone de l’équipe – la traduction et l’interprétariat, notamment pendant les missions en Afrique où le français est très répandu, font donc partie intégrante de mes missions.

  • Quels liens gardez-vous aujourd’hui avec la Sorbonne Nouvelle ?

J’ai malheureusement peu gardé de liens avec les enseignants et les intervenants du master. En revanche, je suis toujours en très bon contact avec des personnes de ma promotion, notamment des personnes du bureau de l’association Dynexport, dont j’étais la secrétaire cette année là.

  • Quels conseils donneriez-vous aux étudiant.e.s de la Sorbonne Nouvelle ?

Beaucoup d’étudiant.e.s choisissent les langues par défaut parce que c’est généraliste et se retrouvent perdu.e.s, ne sachant pas quoi faire avec leur diplôme, d’autant qu’on nous répète beaucoup que cela nous mènera uniquement à l’enseignement et que tout le monde ne souhaite pas devenir professeur. Je conseillerai de ne pas paniquer, de se faire confiance et de garder à l’esprit que si l’on change de projets en cours de route, il y a toujours des possibilités de retomber sur ses pattes. Il ne faut pas avoir peur de changer, s’adapter, et rester ouvert aux nouvelles opportunités tout en faisant valoir nos acquis, quels qu’ils soient : la nouveauté et les contrastes ne sont pas forcément synonymes de négativité, bien au contraire.


Type :
Portrait
Contact :
Alice Bambaggi, service civique chargée du développement du réseau Alumni
Lieu(x) :
 

mise à jour le 6 mai 2022


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