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le 19 mars 2012
Rencontre avec Hend Kheder étudiante en Master 2 du département des Études Arabes, Hébraïques, Iraniennes et Indiennes. Hend est non-voyante.
Quel est votre parcours à la Sorbonne Nouvelle ?
Je suis arrivée en L2 à la Sorbonne Nouvelle, au département LEA où je suivais un parcours Anglais/Arabe. J'ai obtenu ma licence en 2010. Parallèlement, j'ai poursuivi une seconde licence LEA Anglais/Italien que j'ai obtenue en 2011. J'ai commencé à travailler sur une étude comparative de la phrase hypothétique dans ces quatre langues. Puis, je me suis tournée vers le département des Études Arabes, Hébraïques, Iraniennes et Indiennes, où je poursuis actuellement en M2 Recherche "Études Arabes Hébraïques Indiennes et Iraniennes, Parcours Arabe" sous la direction de Jean-Patrick Guillaume.
Comment vivez-vous votre handicap au quotidien à la Sorbonne Nouvelle ?
Je bénéficie de l'accompagnement de la Mission Handicap : en début d'année pour effectuer les démarches administratives ; puis en cours d'année pour obtenir la numérisation des livres nécessaires à mes recherches. A cela s'ajoute l'aide des lecteurs qui sont inscrits à la Mission Handicap et m'aident à lire des documents chaque semaine.
Le Centre universitaire Censier est de petite dimension et j'y ai désormais beaucoup de repères. Mais il peut m'arriver d'être en retard, de ne plus retrouver ma salle et alors je passe au bureau de la Mission Handicap où je trouve l'aide de quelqu'un pour m'accompagner directement en cours.
Dans les deux UFR où j'ai été inscrite, j'ai été très bien accueillie par mes camarades. Le handicap pose le problème de l'autonomie, or l'autonomie c'est bien, mais il y a une limite à notre autonomie : il ne faut pas hésiter à se faire aider. Avec le temps cela m'a permis de tisser de véritables amitiés avec mes camarades.
Quelles difficultés rencontrez-vous au quotidien ?
Elles sont liées à la nature des mes recherches : le logiciel qui permet de numériser les livres ne propose pas la langue arabe. La langue arabe s'écrit avec des consonnes et se vocalise à l'oral, c'est une difficulté technique qui n'est pas encore tout à fait résolue par le logiciel. J'ai donc recours, chaque semaine pendant environ 5 heures, à un lecteur arabophone.
Quels conseils donneriez-vous à des étudiants non-voyants qui souhaiteraient intégrer la Sorbonne Nouvelle ?
Dans le cadre de mon Master, je participe à de nombreux séminaires de recherche dans d'autres établissement et malheureusement je m'aperçois qu'il n'y a pas toujours de cellule Handicap. Le passage du Lycée à l'université est radical. Les méthodes de travail changent par rapport à l'Institut National des Jeunes Aveugles (INJA). Il faut s'armer de beaucoup de patience en début d'année pour prendre ses repères dans le bâtiment. Nous n'avons pas accès à l'information et si par exemple un professeur est absent, nous ne pouvons lire le panneau sur la porte qui fait état de cette absence. Il faut compter sur l'aide du secrétariat de son département.
La Mission Handicap travaille en étroite collaboration avec l'INJA aussi quand les lycéens intègrent la Sorbonne Nouvelle, ils sont bien préparés.
Quels sont vos projets ?
Je suis tunisienne et souhaite pouvoir devenir enseignante de français à mon retour en Tunisie. Je réfléchis d'ailleurs à m'inscrire en DFLE.
mise à jour le 5 janvier 2015