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Nicolas Badalassi

le 6 septembre 2012

Nicolas est docteur et agrégé d'histoire. Il vient de recevoir le prix Dezes pour sa thèse intitulée "Adieu Yalta ? La France, la détente et les origines de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe, 1965-1975"

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Pourriez-vous vous présenter ? 

Je suis docteur en histoire depuis décembre 2011 et agrégé de la même discipline depuis 2007. Je suis arrivé à la Sorbonne Nouvelle en 2005 pour y effectuer un Master d’Etudes européennes puis j’ai enchaîné sur la thèse, sous la direction de Frédéric Bozo. Pendant 4 ans, j’ai enseigné l’histoire des relations internationales au département de LEA puis en Etudes européennes. J’ai été ensuite ATER à l’université de Nice. Aujourd’hui je suis chercheur post-doc.

Quel est le sujet de votre thèse ?

Ma thèse s’intitule Adieu Yalta ? La France, la détente et les origines de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe, 1965-1975. Fondée sur les archives diplomatiques notamment françaises et américaines, elle montre comment la France, sous les mandats des présidents de Gaulle, Pompidou et Giscard d’Estaing, a développé une politique originale visant à dépasser l’ordre bipolaire de la guerre froide. Lorsque les Soviétiques émettent, dans les années 1950 et 1960, l’idée de réunir une conférence où tous les pays d’Europe, de l’Est comme de l’Ouest, siègeraient à la même table, ils entendent faire en sorte que cette conférence aboutisse à la consécration de la division du continent et de la mainmise de Moscou sur l’Europe orientale. Lorsque la CSCE se réunit enfin, de 1972 à 1975, la France, avec ses partenaires ouest-européens, parvient à retourner la situation en faveur de l’Occident : en contrepartie de certains principes qui, dans l’esprit des dirigeants soviétiques, figent l’Europe en deux blocs, l’URSS se voit obligée d’accepter que soient insérés dans le document final de la conférence (l’Acte final d’Helsinki) les principes d’autodétermination des peuples, de respect des droits de l’homme, de changement pacifique des frontières, etc. ainsi que toute une série de mesures pratiques concernant la coopération culturelle, les contacts humains et la circulation de l’information. C’est sur ce document que s’appuieront par la suite les dissidents du bloc soviétique pour faire valoir leurs revendications.

Que représente pour vous l'obtention du prix Dezes ?


C’est évidemment une grande fierté pour moi que de recevoir le prix Dezes, un prix d’autant plus respectable et d’autant plus touchant qu’il possède une haute valeur symbolique : remis tous les deux ans par le Comité français des sciences historiques (présidé par le professeur Jean-François Sirinelli) sous l’égide de la Fondation de France, il a été créé par Monsieur et Madame Dezes dans le but de perpétuer la mémoire de leurs deux fils disparus alors qu’ils poursuivaient des études supérieures. Il récompense, je cite le Comité, un travail de recherches universitaires en histoire « dont la qualité et l’originalité ont été jugées, par rapport à d’autres travaux comparables, particulièrement remarquables ». Sa seule existence suffit à rappeler la valeur et l’impact inestimables que peuvent représenter plusieurs années d’études supérieures dans la vie de quelqu’un.

Et maintenant, quels sont vos projets ?


D’abord et avant tout publier ma thèse…

Type :
Distinction / prix, Portrait
Contact :

mise à jour le 5 janvier 2015


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