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le 16 décembre 2011
Le 2 décembre 2011, le prix des jeunes chercheurs de la ville de Potsdam, qui couronne la meilleure thèse de l'année écoulée (toutes disciplines confondues, sciences, médecine, lettres et sciences humaines) a été solennellement remise par le bourgmestre de la ville à Mme Susanne MILDNER, dans le cadre prestigieux de la salle Nicolai.
Pouvez-vous vous présenter...
J'ai soutenu ma thèse en février 2011 avec la mention summa cum laude/ très honorable avec félicitations du jury.
Quel était le sujet de votre thèse ?
« Les Souffrances du jeune Werther » (1774, deuxième version 1787) de Johann Wolfgang Goethe deviennent un succès mondial. Pour Anne Louise Germaine de Staël, le protagoniste est le représentant de l'amour unique, puisque exceptionnel, Charles François Dominique de Villers admire sa « Sehnsucht, Ahndung, Schwärmerei » et c'est Stendhal qui nomme le phénomène de l'amour allemand pour la première fois concrètement comme « Amour à la Werther qui ouvre l'âme à tous les arts. » En souhaitant présenter à leur pays natal un modèle complémentaire, ou même, comme Villers, une alternative à la conception française de l'amour, ils transfèrent l'idéal « romantique » de Werther sur son auteur et sur tous les Allemands. Cette idéalisation explique la déception de Madame de Staël après sa rencontre avec Goethe en décembre 1803 : « Goethe n'est pas Werther; il engraisse. »
L'objectif de mon projet de recherche est de mettre en lumière un phénomène jusqu'à présent ignoré, celui de la conception de l'amour telle qu'elle prévaut dans les années 1800. Celle-ci s'est développée en regardant l'autre, l'étranger. La représentation et l'interprétation de l'amour jouent un rôle central dans la perception mutuelle des auteurs français et allemands. Les malentendus provoqués par leurs efforts de médiation sont la partie essentielle des transferts culturels. Goethe, Villers, Mme de Staël et Stendhal ne se laissent pas éblouir et vont démontrer au-delà des clichés que l'amour est beaucoup plus complexe que le discours sur les nationalités laisse supposer. Il n'est pas possible d'aimer à la française pas plus que d'aimer à l'allemande.
Qu'est-ce que représente le prix du Jeune Chercheur de la ville de Potsdam?
Le prix couronne la meilleure thèse de l'année écoulée dans toutes disciplines confondues, sciences, médecine, lettres et sciences humaines. Il est solennellement remis par le maire de Potsdam. De nombreuses personnalités du monde universitaire et politique ont assisté à la cérémonie dans la salle Nicolaï à Potsdam. C'est un grand honneur pour mes directeurs de recherche et moi-même, en particulier parce que c'était la première fois qu'une candidate des lettres gagne ce prix.
Quel sont vos projets?
En août, notre petite Zoé, un merveilleux produit franco-allemand, est née à Berlin (son père est français). Cela n'est pas uniquement une double charge mais plus. Je suis non seulement mère, femme, gagne ma vie dans le secteur privé mais aussi je reste en contact avec la science. Après avoir gagné le prix j'ai obtenu plusieurs offres pour des conférences de renommée nationale et européenne en 2012.
mise à jour le 3 janvier 2012