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Centre de recherche
Au-delà de la thématique du conflit armé et du centenaire du début de la Grande Guerre, la notion de crise fédère des questionnements qui traversent le groupe autour de questions d’histoire littéraire. Etant donné sa composition — 19-21 comprend des membres qui travaillent sur le romantisme, le modernisme britannique et américain, le post-modernisme et l’art contemporain —, la question des scansions esthétiques et des temps de l’histoire littéraire sont au cœur de nos préoccupations. La notion de crise permet de penser à de nouveaux frais le sens et les conditions des césures littéraires et des transitions esthétiques entre les différents mouvements qui ont scandé l’histoire littéraire anglo-américaine et la littérature post-coloniale de langue anglaise du XIXè au XXIè siècle. Les mouvements littéraires successifs ont mis en scène ou en œuvre des crises esthétiques qui répondaient par les moyens de la littérature à des conflits sociaux et politiques, mais aussi scientifiques et épistémologiques. Les questions de la réponse de la littérature à la crise, celle connexe de la crise de la représentation, celle sous-jacente de ce que peut la littérature, nous retiendront particulièrement.
19-21 est une équipe composée spécialistes de littérature britannique, américaine et post-coloniale de langue anglaise et d’art contemporain britannique. Parmi nous se trouvent des enseignants-chercheurs qui se définissent comme textualistes, ont recours à une approche centrée sur le texte conçu pour lui-même dans le sillage des lectures post-barthésiennes et des enseignements de la critique de la réception, travaillent dans la tradition de la théorie littéraire, alors que d’autres abordent la littérature depuis un point de vue plus culturaliste, sur le modèle des « studies » ou à partir d’un prisme de type cognitiviste, selon des approches qui se sont largement développées depuis une trentaine d’années dans le monde anglophone. La question de la critique entendue au sens étymologique de krinein (jugement) inséparable de la question de la crise (krisis) permettra de faire un état de la question de la critique contemporaine ainsi qu’un point épistémologique sur les prémisses et les modalités d’approche contemporaine de la littérature conçue tant comme fait social et cognitif que comme ensemble d’œuvres.
Le sous-groupe « Science et littérature » s’occupera dans le cadre du projet « Crise, critique et conflictualité » de la problématique « Crises et frontières dans la pensée du vivant : perspectives artistiques et littéraires ».
Un atelier de lectures critiques « Causeries critiques » animé par des doctorants se réunit parallèlement aux réunions mensuelles du groupe 19-21 pour débattre d’approches critiques et de champs disciplinaires divers.
Programme de recherche
2018 : Écrire la guerre
Dans cette première année, nous nous sommes penchés sur le sous-genre et les formes pris par les écrits de guerre que nous considérerons tant d’un point de vue esthétique qu’éthique : poésie de la Grande Guerre, impact de la Première Guerre Mondiale sur les littératures modernistes britannique et américaine (Virginia Woolf, modernistes américains), guerres coloniales de l’Empire britannique au XIXè siècle, guerre contre le terrorisme dans la littérature américaine contemporaine. La problématique de la communauté internationale et du cosmopolitisme envisagées selon un angle théorique, esthétique et historique et conçues comme susceptibles de constituer un principe de résolution du conflit pourra être débattue notamment au sein des spécialistes du modernisme en lien avec la Société d’Etudes Modernistes. Les écritures de guerre scandent la période couverte par 19-21 et donnent lieu à des questionnements de type testimonial ou traumatique. Pour écrire la guerre, dire l’indicible du déchaînement de la violence, représenter l’irreprésentable de la catastrophe et de la mort, la littérature anglophone a inventé des formes narratives ou poétiques qui ont considérablement renouvelé le canon et la tradition.
2019-2020-2021 : Crise de la critique contemporaine
Ces années sont consacrées à dresser un inventaire analytique et dynamique des écoles critiques, mettre en lumière leurs présupposés épistémologiques et faire l’état de la critique selon une démarche de type archéologique.
Elles permettront de réaliser une cartographie raisonnée de la critique contemporaine anglophone qui fera apparaître les champs de forces et les lignes de fracture. Les options critiques sont débattues en vue de mettre au jour leurs prémisses épistémologiques et leurs méthodologies respectives. L’enjeu est de mettre en évidence leurs logiques respectives et leurs impensés, la nature exacte de l’objet sur lequel elles portent et qu’elles constituent, afin susciter dans la mesure du possible les termes d’un dialogue renouvelé. Nous examinons les conditions de la fin de l’âge herméneutique et interrogerons les enjeux des modalités de lecture contemporaines en provenance des humanités et des studies, mais également des sciences expérimentales et des sciences exactes (neuro-sciences).
L’année 2019 a permis de revenir sur les études post- et décoloniales et la déconstruction.
L’année 2020 sera l’occasion de questionner les champs de l’éco et la zoocritique et des études féministes et études de genre.
En préparation
D’ici la fin 2021, le groupe travaillera à la constitution d’un ouvrage collectif sur l’état de la critique actuelle dans les études littéraires anglophones.
mise à jour le 22 novembre 2022