Colloque international
Organisation :
Lucia Pagliardini (ED 267), Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, IRCAV, Gaumont
Présentation :
Nous avons le plaisir de vous inviter au colloque international, à l’exposition photographique et au concert de piano consacrés aux productrices cinématographiques françaises. Ces événements font partie de la première recherche de l’histoire du cinéma portant sur la production cinématographique déclinée au féminin depuis la Nouvelle Vague jusqu’à nos jours.
Cette recherche, qui s’achèvera en 2019, a pour visée de faire connaître le travail de ces femmes afin de lutter contre les inégalités. En effet, depuis toujours, les femmes ont été marginalisées dans bien des domaines de la vie culturelle, se heurtant à de nombreux obstacles pour accéder, contribuer et participer de façon égale au théâtre, au cinéma, aux arts, à la musique et au patrimoine. Ces inégalités les ont empêché de développer leur plein potentiel et ont entravé le développement social. Cela est également évident dans le monde de la production cinématographique où les femmes rencontrent encore des difficultés pour s’affirmer.
Afin que le cinéma soit véritablement à l’image de l’esprit humain, la place que les femmes occupent dans la création doit être au cœur de nos préoccupations. En effet, pour les femmes, le fait d’avoir un rôle plus important dans le cinéma est fondamental, justement en raison de l’impact du septième art sur nos modes de pensée, sur notre façon de voir le monde.
Toutefois, malgré leurs capacités, leur polyvalence et l’augmentation de leur présence dans les diverses professions liées au cinéma, la production cinématographique demeure incontestablement un bastion masculin. Il est aussi vrai que les choses sont en train de changer, mais pas suffisamment par rapport à ce que les débuts du cinéma avaient fait espérer. Il suffit de penser au rôle déterminant d’Alice Guy Blaché, première femme productrice et réalisatrice de l’histoire du cinéma, qui a travaillé de 1884 à 1907 auprès de la maison de production cinématographique Gaumont. Mais cette pionnière n’a pas fait école et ce sont les hommes qui se sont mis en avant dans le monde de la production cinématographique, ce qui entraîne que ce métier a eu presque toujours un caractère masculin.
Il est évident que les « femmes productrices » constituent, historiquement et encore aujourd’hui, une catégorie des femmes oubliées dans l’histoire du cinéma ; ce manque d’attention constitue sans aucun doute une lacune profonde dans l’histoire du septième art qui a été, depuis ses débuts, pour l’essentiel, « une histoire d’hommes ».
Ce colloque international, cette exposition photographique et ce concert permettent justement de combler ce manque en explorant les carrières et les pratiques des productrices cinématographiques françaises et en mettant en valeur leurs contributions.
Il est certain qu’il ne saurait être question d’histoire du cinéma sans ces femmes.
Exposition photographique :
L’exposition photographique, inaugurée la veille du colloque, présentera les portraits, les biographies ainsi que les filmographies de nombreuses productrices cinématographiques françaises, en permettant ainsi de dévoiler « les femmes qui permettent aux rêves d’exister».
L’artiste
Luciano Sampaoli a voulu rendre hommage à ces femmes qui s’orientent vers une carrière professionnelle dans un milieu considéré, depuis toujours, comme masculin. Ainsi, à travers le regard de Luciano Sampaoli, les productrices cinématographiques françaises, photographiées dans leur lieu de travail, deviennent des messagères et des icônes de notre époque.
Concert :
Le concert de piano “Dans la nuit lumineuse”, ce n’est pas simplement un concert, mais un voyage musical au cœur de la production cinématographique déclinée au féminin. En effet,
Luciano Sampaoli a réalisé « une galerie de portraits musicaux » dédiés à diverses productrices cinématographiques françaises.
C’est l’histoire de femmes d’exception racontée par le compositeur L. Sampaoli à travers ses compositions musicales qui naissent des rencontres et de l’observation de ces femmes.
Entre chaque composition, le compositeur ouvre la porte à une réflexion, comme si toutes ces histoires racontées en musique étaient l’histoire de chaque femme qui se battent pour atteindre ses rêves.
Les titres de chaque composition musicale ont été extraits de l’autobiographique d’Alice Guy afin de rendre hommage, à l’occasion du 50e anniversaire de sa disparition, à la première productrice et cinéaste de l’histoire du cinéma.
Le pianiste Nunzio Dello Iacovo, depuis vingt ans interprète raffiné de la musique de Luciano Sampaoli, jouera les musiques dédiées aux productrices cinématographiques françaises.