Il y a au demeurant une sorte d’affinité, de complicité première entre le ciel et l’image, en tant que surfaces ou plans de composition. Cependant le ciel est un plan de composition paradoxal, tant il paraît nécessaire, au cinéma ou en photographie (sinon en peinture), de composer avec le réel pour composer le ciel. Au fond, peut-on vraiment composer le ciel ? Composer dans le ciel ? Ou bien le ciel compose-t-il de lui-même ? Plan de composition, le ciel est autant, sinon davantage, un lieu pour l’histoire racontée. Mais comment le récit cinématographique, et avant celui-ci l’istoria picturale, ont-ils investi ce lieu ? Qu’ont-ils trouvé à inscrire à l’endroit du ciel ? Fiction, histoire, mémoire, sinon quoi ?

On ne saurait, enfin, enfermer le ciel dans une perspective esthétique : il y a un ciel pour l’esthéticien, et un autre pour le météorologue, pour l’anthropologue, pour le théologien, sans exhaustivité. L’enjeu de ces journées d’étude, associées à une programmation d’objets visuels variés, consiste à confronter les images du ciel et leurs valeurs, pour voir comment, tous médiums et champs disciplinaires associés, le ciel n’a cessé d’être un “lieu” d’intenses problématisations.