Conçu de façon biannuelle, ce séminaire propose une introduction aux approches théoriques et empiriques de la génétique des textes et des arts, c’est dire une démarche méthodique qui permette de décrire et d’interpréter les phénomènes linguistiques, textuels et iconiques des œuvres à l’état natif. Le circuit de fabrication est abordé sous l’angle de ses processus dynamiques (réécriture et reformulation, intertextualité, scénario, intericonicité, valeur et idéologique, transcription diplomatique, édition…), en lien avec la poétique des textes, l’histoire littéraire, la bibliothèque de l’écrivain, l’histoire des supports et des médias. 

Lors de cette seconde année du séminaire, la question de la variation /adaptation de l’œuvre croisera, en plus, celle de sa genèse au sein d’une perspective générale centrée autour des réécritures et des transpositions, venant élargir la question des genèses continuées de l’œuvre en métamorphose, lorsqu’elle se survit à elle-même, au-delà de son époque.

Plusieurs types de corpus littéraires, artistiques et scolaires, manuscrits et tapuscrits, serviront à illustrer cette démarche critique notamment développée en France par l’ITEM (Institut des Textes et Manuscrits Modernes) : productions d’élèves, romans, images photographiques, œuvres picturales, théâtrales et filmiques. Des connexions privilégiées seront faites avec les didactiques de l’écrit, qu’il s’agisse du FLM ou du FLE/S, et avec les humanités numériques appliqués aux archives manuscrites (corpus, encodages et métadonnées, enjeux épistémologiques). De fait, ce séminaire doctoral est ouvert à tout.e doctorant.e qui, dans les domaines des sciences humaines, croise à un moment de leur recherche l’analyse des traces matérielles d’un processus créatif, autant en études littéraires qu’en didactique, autant en sciences du langage qu’en Histoire.

Les finalités générales du séminaire seront de faire acquérir les notions opératoires, objectifs et méthodes de la critique génétique dans divers domaines mais aussi, dans un second temps, de proposer des situations d’application à partir de cas pratiques, susceptibles de nourrir la réflexion didactique en FLM et FLE/S.

 Il s’agira de placer les doctorant.e.s dans des situations non seulement d’analyse scientifique mais aussi de mise en œuvre créative : transcription et lecture interprétative de corpus ; atelier d’écriture de fiction et situation didactique, auto-analyse. Enfin, l’écriture doctorale n’échappera aux hypothèses du séminaire : la critique génétique peut-elle être utile à la composition et à la rédaction d’une thèse ?