Objectifs
La réflexion approfondira les jalons posés en 2020. Le musée d’ethnologie a été depuis sa création un lieu de projections multiples. Cabinet de curiosité visant à divertir les princes, il est devenu à la fin du XIXe siècle le laboratoire de la réorganisation symbolique du monde. Assignant par sa distribution spatiale une certaine idée de la géographie et de la géopolitique, il induisit également des relations bilatérales dissymétriques en fonction des préférences de chaque nation européenne, de sa géographie et de ses représentations. La question a été aujourd’hui réactivée dans le cadre du débat sur la restitution de collections patrimoniales, notamment en France, en Belgique avec la réouverture de l’Africa Museum de Tervuren, ancien Musée Royal colonial de l’Afrique centrale, et en Allemagne, et a donné lieu à des polémiques successives, en particulier chez les conservateurs du musée du quai Branly-Jacques Chirac et dans le cadre de la construction du Humboldt-Forum, le grand musée d’ethnologie qui sera l’une des attractions principales de Berlin à partir de 2020. Centré sur l’Afrique, le séminaire, organisé de concert avec le master franco-allemand d’ethnologie et d’anthropologie sociale de l’EHESS et de l’Université Goethe de Francfort-sur-le-Main ainsi que des musées du quai Branly-Jacques Chirac et de l’Homme, fera intervenir des spécialistes européens de la question. Il tentera de circonscrire les différentes acceptions et utilisations du musée dans les cadres politiques où il a émergé au sein des pays européens engagés dans une réflexion décoloniale.