Quel spectacle aujourd’hui s’abstient de demander à un spécialiste de la communication de l’aider à se promouvoir ? Quel média aujourd’hui néglige de s’adresser à un artiste, graphiste ou designer, pour choisir sa police d’écriture, la décoration de son studio ou le dessin de son site ? Voilà qui met une école doctorale Arts et Médias dans une certaine obligation de s’interroger sur la porosité relative des domaines qu’indique le chiasme du titre retenu pour l’université d’été 2013, tant les arts se médiatisent et les médias s’esthétisent.
Toutes les réflexions sur l’utilisation des médias (presse, radio, télévision, webzines) dans les arts vivants seront les bienvenues. Toutes les présentations sur la façon dont les médias en appellent à des artistes aussi. Comment, du sein même des institutions théâtrales ou cinématographiques, naissent des volontés de toucher un plus large public par des communications de plus en plus sophistiquées ? Comment les différents médias attirent-ils l’attention par des spécificités esthétiques ?
Mais la frontière entre Arts et Médias a-t-elle encore un sens après le Pop Art ? La télévision n’est-elle pas ce regard froid et neutre sur le monde que prônait Warhol ? En 2001, les Cahiers du Cinéma classaient
Loft Story dans les 10 meilleurs films de l’année, brouillant un peu plus le fossé entre Arts et Médias.
Par ailleurs, certains arts sont eux-mêmes et par définition composites et comportent, à l’instar du théâtre, des structures et des figures internes de médiatisation (l’acteur, le metteur en scène, etc.), au travers desquelles s’accomplit la réception du spectateur. Enfin, ne peut-on pas considérer qu’il existe une médiatisation des arts entre eux, la peinture, la musique ou la photographie pouvant comme dans le cas de l’opéra et des arts vivants, opérer une médiatisation que l’on pourrait qualifier d’interartistique.
Cette manifestation internationale a associé au sein d’un colloque et d’une université d’été des chercheurs et des doctorant-e-s de l’université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 (de deux écoles doctorales et de cinq unités de recherche) ainsi que des chercheur-e-s partenaires en France et à l’étranger, en collaboration avec l’Université de la Complutense et de la Casa de Velásquez de Madrid, Espagne. La parole des artistes et des concepteurs fut également présente tout au long de cette manifestation (Daniel Mesguich, Georges Banu, Lucien Clergue, etc.).
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