ED 267 >> Formation Doctorale

Chaire Roger Odin 2016-2017

Responsable : Jean-Pierre Bertin-Maghit

le mardi de 17h à 19h30
salle Pierre-Jean Mariette
INHA - 2 rue Vivienne 75002 Paris

Séminaires du professeur Ian Christie


Ian Christie est actuellement Professeur d'histoire du film et des médias, Birkbeck College, University of London (depuis 2000). Il est élu membre de la British Academy en 1994.  Il a publié beaucoup de livres et articles sur le cinéma britannique (Powell et Pressburger, Terry Gilliam) ; Scorsese sur Scorsese (en collab. Avec MS, David Thompson) ; sur le Cinéma russe : Le Film Factory (co-ed, 1988) ; A l'intérieur du Film Factory (1994) ; Eisenstein redécouvert (1993); Eisenstein : Travaux Graphique (2017). La dernière machine : les débuts du cinéma et de la naissance du monde moderne (livre, et séries télévisées, BBC, 1994) ; Audiences (ed, 2012 :AUP en ligne)
En outre, il est commissaire d’expositions : Spellbound (Hayward Gallery, London, 1996) ; Modernism : Conception d'un nouveau monde (Victoria & Albert Museum, London, 2008) ; Unexpected Eisenstein (GRAD London, 2016) ; Revolution : Russian Art 1918-32 (Royal Academy, London, 2017); Révolution: Eisenstein (Hermitage, Saint-Pétersbourg, 2017)

Nouvelles coordonnées dans les études des médias de l'écran


Séminaire 1 : Mardi 17 janvier 2017

Le tour archéologique : comment examiner les medias dès 1890s pour nous aider à comprendre notre situation présent

Nous savons maintenant que « le cinéma » était en effet une phase dans la longue histoire de la représentation à l'écran. En particulier, la meilleure compréhension de la complexité des vieux médias de transition et                            « temporaires » peut illuminer le dynamique de notre présent multiplateforme. Les idées de Mc Luhan semblent assez proches de celles des «  archéologues  des medias » contemporains. 
 
Séminaire 2 : Mardi 24 janvier 2017

Le tour spectatoriel : des spectateurs et publics

Les études cinématographiques ont longtemps été préoccupées par les textes et les formats, et ont porté peu d'attention aux spectateurs et aux publics. Une fois que nous le faisons, l'individualité des réponses à un texte donné ouvre d'importantes perspectives nouvelles. Il est temps de suivre Barthes et de célébrer la « naissance du spectateur » - mais toujours pluriel.


Séminaire 3 : Mardi 31 janvier 2017

Le tour spatial : l'espace et le lieu sur les écrans

Les médias d'écran traitent  principalement la représentation de l'espace, et en particulier les lieux. Qu'il s’agisse des lieux fictifs, artificiels ou largement familiers, nous entrons dans une relation avec eux tout en regardant - et de plus en plus nous nous attendons à interagir avec eux. Pourtant, les études cinématographiques sont restées étrangement silencieuses sur cette expérience primaire ?

Séminaires du professeur William Guynn


William Guynn est professeur émérite d’art (cinéma) à Sonoma State University en Californie. Il a obtenu son doctorat à l’Université de Californie à Berkeley où il a fait sa thèse sur le cinéma documentaire classique. Spécialiste du documentaire et du cinéma historique, il est l’auteur de plusieurs volumes : A Cinema of Nonfiction (1980; traduction française 1990), Writing History in Film (2006), The Routledge Companion to Film History (2011), Unspeakable Histories : Film and the Experience of Catastrophe (2016). Il a aussi contribué à plusieurs volumes édités et figure dans le groupe qui a fondé la revue américaine Discourse.

Des histoires innommables


Séminaire 1 : Mardi 14 février 2017


Dans son Sublime Historical Experience le philosophe hollandais Frank Ankersmit accomplit un geste radical : il sectionne le discours historique. D’un côté il met l’interprétation - l’historiographie proprement dite - toute cognitive, toute en récits achevés; et de l’autre, il expose ce qui est « sous-jacent » : l’expérience à l’état brut, cet immense domaine, imprégné d’émotions et d’humeurs, la sensation historique, pour reprendre le concept de Johan Huizinga. Libérée des contraintes de l’interprétation, l’expérience peut parler en son propre “langage” : des “énoncés” fragmentaires, imbriqués dans des lieux concrets et soumis au cours du temps, qui se déclarent en éclairs intuitifs, en atavismes inattendus. En analysant deux films - Un Film inachevé de Yaël Hersonki et Katyn de Andrzej Wajda - je propose de démontrer que certains films - un certain cinéma - peuvent nous faire sentir le sublime historique, l’une des variantes de l’extase.


Séminaire 2 : Mardi 21 février 2017


L’historien israélien Joseph Mali soutient que l’historiographie contemporaine a l’obligation d’étudier les compulsions mythiques qui motivent toute action historique. Les mythes hantent non seulement les pays “arriérés”, mais aussi l’Occident où, selon Simon Schama, la culture raisonnée, “avec ses gracieux desseins de la nature, [est] vulnérable aux sombres demiurges de l’irrationalité, de la mort, du sacrifice, et de la fertilité”. On peut dire autant des grands desseins du projet (moins gracieux) de Staline, qui visait non seulement à remodeler l’Homme mais aussi à soviétiser le paysage. Contre le despotisme idéologique, la tradition et la nature peuvent néanmoins rassembler ses forces primordiales. Cela se passe souvent dans des moments de crise de la mémoire où une société a recours à “une réactivation dramatique de ses motivations originelles”. Nous allons voir cet atavisme résistant dans deux films de l’époque de Brejnev : l’épopée de La Sibériade d’Andreï Kontchalovski et le clair-obscur de L’Ascension de Larisa Shepitko.


Séminaire 3 : Mardi 28 février 2016


Quant on fait l’histoire des tueries de masse, il est important de faire parler les bourreaux, qui ont souvent survécu en plus grand nombre que leurs victimes. Mais même les bourreaux qui ressentent un besoin urgent de s’exprimer sont récalcitrants, tiraillés comme ils sont entre le désir de parler pour remédier aux symptômes qui les harcèlent et la terreur de revivre des moments que tout leur organisme travaille à refouler. Je propose d’étudier deux variantes d’une technique qui vise à contrer la résistance à l’aveu et que j’appellerai la mise en scène psychodramatique. Le terme (en psychanalyse) implique un jeu entre le réel et le fictif. Dans S-21 Rithy Panh est le metteur en scène implacable qui remet les bourreaux des Khmers rouges dans la prison où ils ont œuvré et leur demande de répéter leurs gestes quotidiens et meurtriers. Dans The Act of Killing Joshua Oppenheimer emploie une méthode cinématographique : il propose à une bande de gangsters/tueurs de masse en Indonésie - cinéphiles amoureux de Hollywood - de mettre en scène, avec son assistance “technique”, l’histoire de leurs faits et gestes. Le résultat est hallucinant.

Séminaires du professeure Ginette Vincendeau


Ginette Vincendeau est professeure d’études cinématographiques à King’s College London ; elle contribue régulièrement à la revue Sight and Sound. Ses travaux portent surtout sur le cinéma français populaire. Elle a réuni, avec Peter Graham, The French New Wave, Critical Landmarks (BFI, 2009) et avec Alastair Phillips, Journeys of Desire, European Actors in Hollywood (2006) et A Companion to Jean Renoir (2013). Elle est l’auteure notamment de Stars and Stardom in French Cinema (Continuum, 2000 – paru en français chez L’Harmattan en 2008) ; Jean-Pierre Melville, an American in Paris (BFI, 2003), La Haine (I.B. Tauris, 2005), Brigitte Bardot (BFI, 2013) et Brigitte Bardot, The Life, The Legend, The Movies (Carlton; sorti en français chez Gründ en 2014). Elle vient de réunir Paris au cinéma : Beyond the Flâneur (avec Alastair Phillips), qui sera publié début 2017 chez BFI/Palgrave, et prépare un deuxième volume de Stars and Stardom in French Cinema.

Le star-système en France au 21° siècle : transformations et continuités

A l’heure où les deux stars françaises les plus célèbres au monde, Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, déclarent qu’il « n’y a plus de stars » en France, mais que par ailleurs les célébrités de la téléréalité et sur internet commandent l’attention des médias au même titre que les compagnes du Président de la République, qu’en est-il du star-système français ? Cette série de conférences tente de répondre à cette question en trois chapitres.


Séminaire 1 : Mardi 7 mars 2017

Un champ sous influence : stars, célébrités, people

Cette première conférence propose un état des lieux du star-système en France qui se transforme sous une double pression : la prolifération galopante des médias (Internet, facebook, twitter…) d’une part et la fragmentation de la notion de « star » d’autre part, qui se décline dans des domaines de plus en plus variés : politique, sports, télévision, littérature, sciences, etc. jusqu’aux « pures célébrités ». En s’appuyant sur des exemples concrets, et notamment celui de François Hollande et de ses compagnes, cette communication cherchera à comprendre comment ces transformations affectent la notion de star au cinéma, mais aussi si les outils méthodologiques des star studies mises au point sur la base du star-système classique Hollywoodien (Edgar Morin, Richard Dyer) sont toujours d’actualité ou s’ils doivent être remplacés par ceux des celebrity studies.
 

Séminaire 2 : Mardi 14 mars 2017

Cinéma d’auteur-cinéma populaire/exportable-inexportable

Cette seconde conférence explore le star-système du cinéma français à travers deux paradigmes qui structurent la spécificité des stars nationales. Le premier concerne la distinction entre cinéma d’auteur et cinéma populaire, issue de la Nouvelle Vague. Nous examinerons comment ce « double circuit » (Louis Garrel et Valéria Bruni-Tedeschi contre Dany Boon et Sophie Marceau – par exemple) survit dans le cinéma contemporain et comment certaines stars négocient des passages entre les deux, de Catherine Deneuve à Léa Seydoux et Marina Foïs, de Gérard Depardieu à Romain Duris ou Jean Dujardin. Par ailleurs cette communication examinera la question (liée à la précédente) de « l’exportabilité » des stars nationales à travers la comparaison entre Sophie Marceau et Audrey Tautou dans un genre apparu en France autour de l’an 2000, et clairement inspiré du cinéma Hollywoodien, la comédie romantique.


Séminaire 3 : Mardi 21 mars 2017


Stars et ethnicité : la nouvelle donne

Depuis une quinzaine d’années, un changement important a eu lieu dans le star-système français. Alors que celui-ci a longtemps occulté la diversité de la population française, un nombre grandissant d’acteurs issus de l’immigration, et souvent de milieux modestes (contrairement aux « fils de » et « filles de ») trouvent maintenant des rôles importants au cinéma, comme Tahar Rahim, Leïla Bekhti ou Reda Kateb. Certains ont même atteint les sommets du star-système national grâce au succès au box-office de leurs comédies : notamment Jamel Debbouze, Dany Boon, Omar Sy, Gad Elmaleh et Kad Merad. Cette conférence examine les raisons de l’arrivée en masse de ces acteurs « ethniques », les rôles qu’ils jouent et les implications professionnelles et idéologiques de leur présence au centre du star-système français.

mise à jour le 27 septembre 2016


Â