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Border Crossings - Séminaire doctoral conjoint Paris - Montréal

Objectifs

Internationalisation de nos activités doctorales et consolidation de nos ententes interuniversitaires.

Depuis 2008, le séminaire doctoral conjoint Université Sorbonne Nouvelle/Université de Montréal permet de tisser des liens forts entre les doctorant.e.s de la Sorbonne Nouvelle et une université étrangère. Une aide financière de l'équipe Prismes et de l’Ecole Doctorale 625 est prévue. Un financement complémentaire de la DAI est également envisageable. Le séminaire offre chaque année la possibilité à 5 étudiant.e.s sélectionné.e.s de participer à un séminaire qui se tient en deux temps, une semaine à Montréal et une semaine à Paris (anciennement en janvier et en juin, dorénavant, et afin d’établir une meilleure continuité, en mai et en juin). Au mois de mai, l’Université de Montréal accueille les étudiant.e.s de la Sorbonne Nouvelle et un.e enseignant.e, puis les mêmes cinq étudiant.e.s français.es et cinq étudiant.e.s canadien.ne.s accompagné.e.s de leur enseignant.e se retrouvent en juin à Paris. Pendant deux semaines, ils et elles s’initient à la recherche et explorent, en anglais, croisements culturels et mouvements d’hybridation autour d’une thématique renouvelée chaque année.

Ce séminaire doctoral croisé répond à l’exigence faite aux équipes par l’HCERES de donner une dimension internationale forte au parcours doctoral. Il doit représenter un atout pour les doctorant.e.s qui font l’expérience d’un séminaire de type anglo-américain qui les forme au débat intellectuel et les prépare à intervenir dans des colloques internationaux.

Le titre général du séminaire, « Border Crossings », renvoie non seulement à un échange international, mais aussi à son programme scientifique qui s’attèle chaque année à l’exploration des frontières du sens. Il s’agit en effet d’analyser les modalités de la transposition et des croisements culturels, en faisant jouer des aires géographiques (britannique, américaine ou postcoloniale) mais aussi des frontières sémiotiques (intermédialité) et stylistiques ou symboliques (travail sur l’image et le mythe). La notion de traversée des frontières implique ainsi un travail conceptuel et un approfondissement de problématiques de théorie littéraire et culturelle pointues.

Contenu

Le contenu scientifique du séminaire embrasse les littératures du monde anglophone et des approches contemporaines, inter-et trans-disciplinaires (y compris études post-coloniales, mondialisation, gender studies etc.), tenant compte des problématiques relatives à l'enseignement et à la réception des littératures et de la théorie littéraire anglophones en milieux francophones, et sur un continent, voire dans un monde, où les flux migratoires croissent de façon exponentielle. Au-delà de l'idée originale qui visait l'étude des Amériques, les séminaires se sont ouverts à un large éventail de domaines par le biais d'un point d'entrée : le concept de frontière.

Le programme a ainsi pu porter sur les mutations du genre et de l’intrigue, en partant de la théorie de Gillian Beer sur l’influence du darwinisme sur l’intrigue même du roman victorien, avec ses croisements multiples, coïncidences et maillages de relations familiales obsédantes, puis la transposition de cet héritage dans le roman néo-victorien canadien. En 2014, pour commémorer le centenaire de La Recherche, le séminaire a été ouvert à des étudiants de littérature comparée et s’est attaché à analyser des figures stylistiques spécifiques (le rythme de la phrase longue depuis le dix-neuvième siècle), le tournant proustien dans l’évolution de l’écriture romanesque, la poétique de la mémoire, les traductions, transpositions et réécritures, notamment chez Virginia Woolf, la sensation et le brouillage des frontière sexuées. En 2009, « Ecriture et écarts/Writerly Strategies of Deviation » proposait d'étudier les représentations de la divergence et de l'écart sur plusieurs plans : temporel, géographique, et générique (étudiant les frontières et les chevauchements entre genres et modes, notamment fiction/autobiographie, roman/nouvelle, mais aussi tragédie/comédie, réalisme/ allégorie, réalisme magique, et image/page). L'approche s'enrichissait au courant du cycle de deux ans par des considérations de courants esthétiques (baroque, modernisme, postmodernisme) et de discours, notamment des modes de dualité rhétorique tels que l'ironie, la satire, le dialogisme. Il s’est une autre fois agi de redécouvrir les Amériques comme carrefour vivant et singulier des migrations et des indigénéités. Dans cette optique, les frontières représentent en effet moins les lignes de démarcation fixes entre peuples et nations que des hypostases des aires culturelles constamment en mutation et les œuvres littéraires étudiées contestent le récit maître privilégié par la tradition américaine pour offrir des visions alternatives de l'américanité, celles des border studies entre autres.

Il faut souligner qu’il y a par ailleurs un lien serré chaque année entre le programme du séminaire et le projet de recherche porté collectivement par l’EA PRISMES, l’équipe 19-21, et l’axe transversal. Les thématiques de « sens et des sensations », ainsi que celle de l’erreur ont par exemple été abordées par le biais de Proust pendant le séminaire, s’inscrivant directement dans la logique des activités de ces équipes de recherche, pour ainsi renforcer les liens entre les travaux des doctorant.e.s, et ceux des enseignants-chercheurs, et affirmer la pertinence du séminaire dans notre plan quadriénnal.

Cette année, la thématique de l’utopie permettra de lier une approche littéraire à des interrogations culturelles et sociales plus larges ayant trait à la définition de l’espace dans la littérature et les arts.

Horaires

Appel à candidatures de l'édition 2023 (appel fermé)

Lien vers l’appel 2023. (télécharger l'appel) [PDF - 144 Ko]


Historique

2021-22 séminaire annulé en raison de la pandémie

2020 Pr Isabelle Alfandary (Sorbonne Nouvelle), Dr Joyce Boro (Université de Montréal), « The Modern City: Paris/Montreal » => séminaire annulé en raison de la pandémie

2019 Charlotte Gould, MCF HDR (Sorbonne Nouvelle), Dr Joyce Boro (Université de Montréal), « Performance »

2018 Pr. Cliona Ni Riordain (Sorbonne Nouvelle), Dr Joyce Boro (Université de Montréal), « Traduction, Adaptation, Trans-Création: du Londres du 17e siècle au Paris d’aujourd’hui ».

2017 Pr. Cliona Ni Riordain (SN), Pr. Heather Meek (UdeM), « L’échange dans la littérature ».

2016 Dr Heather Meek et Dr Eric Savoy (UdeM), Pr. Claire Davison et Pr. Catherine Lanone (SN), « Etats Changeants : Ecriture de femmes, Géographies, Mindscapes (18e – 21e s.) »

2015 Pr. Claire Davison et Pr. Catherine Lanone (SN), Dr Eric Savoy (UdeM), « La Réécriture : vers la modernité »

2014 Pr. Claire Davison et Pr. Catherine Lanone (SN), Dr Eric Savoy (UdeM), « La phrase longue, autour de Proust et Woolf »

2013 : Pr. Claire Davison et Pr. Catherine Lanone (SN),
 Pr. Eric Savoy (UdeM), « L’anglais en contact : Genre(s) et 
The Permeable Borders of Psychoanalysis »

2012 Pr. Marta Dvorak et Pr. Catherine Lanone (SN), Pr. Robert Schwartzwald (UdeM) « Variétés de l’exil »

2011 Pr. Marc Porée et Pr. Christine Savinel (SN), Pr. Robert Schwartzwald et Pr. Lianne Moyes (UdeM), « Frontières discursives ».

2010 Pr. Marc Porée et Pr. Christine Savinel, M. Dvorak (SN), Pr. Robert Schwartzwald et Pr. Lianne Moyes (UdeM), « Rencontre Orient-Occident ».

2009 M. Dvorak et M.C. Lemardeley à Paris puis par M. Dvorak et C. Savinel à Montréal (SN), Pr. Robert Schwartzwald et Pr. Lianne Moyes (UdeM) « Ecriture et écarts/Writerly Strategies of Deviation ».

2008 Pr. Marie-Christine Lemardeley et Pr. Marta Dvorak (SN), Pr. Robert Schwartzwald et Pr. Lianne Moyes (UdeM), « Ecriture et écarts/Writerly Strategies of Deviation » avec une insistance sur la frontière canado-étatsunisienne.


Informations complémentaires


Apport pour les étudiant.e.s

Pour les doctorant.e.s (comme en attestent les témoignages qui peuvent être consultés sur la page de l’équipe PRISMES), ce séminaire est particulièrement fructueux. Les participant.e.s sont amené.e.s à revisiter leurs thèmes de recherche à l'aune de nouvelles perspectives et références critiques, ce qui a pu leur permettre par le passé d’orienter leur thèse un peu différemment. La discussion entre doctorant.e.s français.es et canadien.ne.s, la mise en commun d’idées et la réflexion informelle sur la méthodologie de la recherche et du travail de thèse dans des contextes différents constituent une expérience très stimulante qui, au-delà de l’apport du séminaire, permet de donner une impulsion bienvenue au travail de thèse. Les participant.e.s montréalais.es sont sélectionné.e.s dans les départements d’études anglophones et de littératures comparées et recherches intermédiales. Les étudiant.e.s de la Sorbonne Nouvelle sont sélectionné.e.s dans les EDs de l’université.

Certains doctorant.e.s prolongent leur séjour pour travailler avec des universitaires étrangers ou en bibliothèque au Canada et aux États-Unis, ce qui permet d’approfondir leurs recherches bibliographiques et conforte un travail de thèse spécifique. Le séminaire fonctionne donc, pour les doctorant.e.s sélectionné.e.s, comme une bourse de recherche. Il facilite des échanges en réseaux, qui se poursuivent entre les participant.e.s de ces dernières années, et permet également de faire l’expérience d’un bilinguisme et d’une francophonie confrontés à une anglosphère grandissante. C'est par le biais de l'échange que les étudiant.e.s viennent à s'interroger sur les doxas et pratiques éducatives de leur pays, mais aussi sur la place des lettres dans l'université. Les ancien.ne.es participant.e.s ont noué des liens qui restent forts avec leurs camarades québécois, et ils conservent dorénavant le titre de border crossers. En 2017, l’une de nos anciennes doctorantes a pu compter sur le soutien de border crossers rencontrés en 2014 à Montréal au moment de sa candidature à un poste d’enseignant-chercheur à l’Université McGill qui l’a recrutée.


Apport pour les enseignants-chercheurs

Le séminaire concerne en tout premier lieu les doctorant.e.s, mais il a aussi un impact fort sur le travail des enseignant.e.s qui y participent, se nourrissant avant tout de leur domaine de recherche spécifique. Il s’agit d’explorer une problématique à partir d’une collaboration très étroite entre les universitaires français et canadiens concernés, faisant jouer les spécialités de chacun pour produire un travail d’enseignement en commun. Il est envisagé de poursuivre ces collaborations qui se nouent, entre enseignants-chercheurs, sous forme d’articles rédigés à deux, pratique trop rare dans l’université française. En 2017, Eric Savoy a participé aux travaux du groupe 19-21 (ex VORTEX), et Catherine Lanone à un séminaire de recherche à Montréal. Un article co-signé par Claire Davison et Eric Savoy est en cours de rédaction. D’un point de vue strictement parisien, le séminaire sur Proust fut l’occasion d’amorcer un dialogue entre anglicistes et spécialistes de littérature française de la Sorbonne Nouvelle. D’un point de vue pédagogique, le principe des cours croisés se révèle innovant, permettant d’expérimenter des cours à plusieurs voix, lors desquels les enseignant.e.s partenaires adoptent des configurations de cours variées, de la chaire à la table ronde, en passant par l’approche dialogique.



Conditions pratiques

Voir l’accord cadre « Entente de collaboration entre la faculté des arts et des sciences de l’université de Montréal et l’université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 relative à l’initiative pour le développement des humanités » pp. 10-11.

Précédemment : les titres de transport et les frais de logement dans leur ville étaient assurés par les universités respectives. Les étudiant.e.s parisien.ne.s étaient logé.e.s à la cité universitaire du Campus. Les étudiant.e.s québécois sont logé.e.s à la Cité Internationale Universitaire de Paris, dans le 14e arrondissement. L’Équipe Prismes, l’Ecole Doctorale 625 et la DAI prennent en charge le financement du transport et du logement des étudiant.e.s sélectionné.e.s. Les doctorants ne peuvent participer qu’une seule fois à l’échange, les enseignants-chercheurs l’encadrent d’une à trois années.

Le rythme du séminaire est intensif et son programme dense exige des lectures de théories littéraires croisées. S’il ne bénéficie pas d’une certification spécifique, il fait partie de la validation doctorale à l’université de Montréal où la note attribuée correspond à des ECTS. Il est ainsi valorisé dans le parcours à l’étranger. A la Sorbonne Nouvelle, sa prise en compte se fait par une mention dans le portfolio dont il est un élément clef. 


mise à jour le 10 novembre 2022


Renseignements :

PRISMES - Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone - EA 4398
Université Sorbonne Nouvelle

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4, rue des irlandais

75005 PARIS

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