L’actualité et la prégnance de la chronique journalistique à ambition littéraire dans les champs culturels latino-américains est une évidence, tant au travers du site de la Fundación Gabriel García Márquez para un Nuevo Periodismo Iberoamericano : « Nuevos Cronistas de Indias » que par la toute récente Antología de crónica latinoamericana actual (Darío Jaramilla, Madrid, Alfaguara, 2012).
Il semble bien que la chronique soit l’ultime avatar d’un genre métamorphique dont Carlos Monsiváis posait quelques uns des jalons dans A ustedes les consta (México, Era, 1980). Si quelque chose tient ensemble des manifestations aussi variées, du moins pour la période qui va du 19ème siècle à nos jours, c’est peut-être l’hybridité d’un regard qui, tout attentif qu’il soit à l’immédiateté du présent, n’en n’oublie pas pour autant la généalogie qui lie tout geste d’écriture à son histoire et à l’histoire des formes, su « empeño formal » (C. Monsiváis).
Pour son quatorzième colloque international, le CRICCAL propose donc de se pencher sur la chronique latino-américaine en privilégiant trois axes :
-La Chronique pose d’emblée une question d’ordre générique, peut-être héritée de l’hybridité des Chroniques de la Conquête. Parmi les approches privilégiées : la chronique journalistique; le dialogue entre la chronique et d’autres genres. ; la mise en recueil des chroniques.
-La figure du chroniqueur
-La Chronique invite aussi à une lecture pragmatique de ses conditions d’énonciation et de réception. On s’arrêtera donc, à titre d’exemple, sur les fonctions de la chronique dans l’espace social ; ses éventuelles incidences politiques dans l’espace discursif où elle s’écrit et s’inscrit.