L'objectif de ce colloque est de mettre en évidence les interactions qui s'établissent autour de la gestion de l’eau en Amérique Latine entre différents niveaux territoriaux, secteurs d’activités et groupes sociaux, et leurs effets localisés. Ces interactions peuvent avoir lieu dans des espaces institutionnalisés, mais aussi dans des espaces moins formalisés, soumis à des règles coutumières ou créés de manière ad hoc pour résoudre des problèmes liés à l'eau. Si ces espaces interstitiels fonctionnent imparfaitement et reflètent les jeux de pouvoir existants, ils révèlent néanmoins la mise en place de mécanismes de coordination pour la gestion des ressources. En adoptant une perspective relationnelle, ce colloque nous permettra d'approfondir la réflexion sur la gouvernance de l'eau, résultat de configurations variables entre de multiples acteurs agissant à et entre différentes échelles. En ce sens, ce colloque a une portée éminemment exploratoire, visant à valider de nouvelles hypothèses sur la formulation et la mise en œuvre des politiques de l'eau sur le continent, au-delà de la dichotomie État/société civile et de l'accent mis sur un seul niveau d'analyse –locale, nationale ou internationale. A cette fin, les discussions suivront trois axes de réflexion : l’émergence d’institutions hybrides ; la reconfiguration de l’action des grandes hydrocraties nationales sous l’effet des reformes de décentralisation et participatives ; les négociations entre les standards officiels des pouvoirs publics et des pratiques coutumières ou ordinaires de communautés locales.