M. Christian Del Vento (Université Sorbonne Nouvelle), Mme Francesca Sensini (Université Nice Côte d’Azur) et M. Alberto Beniscelli (Université de Gênes)
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Presentation
Tout en ayant délibérément choisi de s’exprimer en langue italienne, Niccolò Ugo Foscolo n’oublia jamais son île natale, Zante ; il ne cessa de songer à la Grèce, ni de se soucier de son sort. Après sa mort, l’inscription dans le panthéon des grands italiens a fini par éclipser ses racines grecques, de sorte que son image devint, au fil du temps, plus italienne que ne l’avait été Foscolo lui-même. « Le père de Foscolo venait de Corcyre ; son aïeul aussi ; son ancêtre était crétois : tous étaient Grecs. Par conséquent, Foscolo, lui-aussi, est Grec », affirme péremptoirement Spyridon De Viasis (1843-1927), érudit spécialiste en généalogie. Néanmoins, le choix de l’« italica palma » – pour reprendre la formule du poète Solomòs (1798-1857), compatriote de Foscolo et son héritier idéal en Grèce – en fait de facto un représentant de la littérature de langue italienne. Foscolo lui-même n’eut de cesse de mettre en évidence et de revendiquer une identité mixte – nationale, linguistico-culturelle et esthétique – en la projetant sur deux plans complémentaires : d’une part, le destin, avec son lot de gloire et de tragédie ; d’autre part, sa volonté de se donner une « patrie d’élection ».
Ainsi , ce colloque souhaite étudier et mettre en relation les deux identités nationales de l’auteur, tant sur le plan historique que sur les plans littéraire et esthétique. Migrant et exilé, homme d’action et esprit philosophique, protagoniste des révolutions nationales du XIXème siècle, Foscolo nous invite à l’étude interdisciplinaire de sa condition interculturelle européenne et méditerranéenne et de ses cultures d’origine et d’adoption, dans le cadre d’un dialogue profitable entre ses deux patries.