Toute représentation de la punition implique une conception de la punition, elle-même articulée à une vision du monde qui se déploie à plusieurs niveaux : théologique (Providence, jugement dernier), moral (humiliation, colère, vengeance, douleur, remords), existentiel (le désir de punir, voire d’être puni), politique (qui punit légitimement ?). Dans la littérature, au théâtre, au cinéma, le motif de la punition suppose donc la symbolisation et la réélaboration de mythes collectifs et individuels puissants, de croyances sociales, de conceptions morales et juridiques. Mais toute théorie de la punition implique aussi une conception de la représentation de la punition (exemple, dissuasion, etc.). La représentation de la punition suppose donc une théorie de la punition, qui suppose à son tour une poétique de la punition. Le colloque entend prendre ce cercle au sérieux en abordant le motif de la punition par son versant spécifiquement poétique. La culture italienne moderne et contemporaine sera le lieu privilégié de cette réflexion. Comment les scénographies italiennes de la punition, de la Renaissance à nos jours, représentent-elles, réfléchissent-elles, réinventent-elles le phénomène complexe et multiforme du châtiment ?