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du 7 octobre 2015 au 9 octobre 2015
Colloque international
Lieux : Délégation en France de la Fondation Calouste Gulbenkian et Institut National de l'Histoire de l'Art, Paris
Organisateurs : Mickaël-Robert Gonçalves, Benjamin Léon et Raquel Schefer
Laboratoire International de Recherches en Arts (LIRA)
Présentation :
Cinéaste, poète, chansonnier, écrivain et acteur, sont quelques-uns des métiers de Ruy Guerra. Né au Mozambique, en 1931, alors colonie portugaise, et installé au Brésil depuis 1958, Guerra est, avec Glauber Rocha et Nelson Pereira dos Santos, l’un des cinéastes les plus importants du Cinema Novo brésilien.Dans son parcours de vie, partagéentre l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Europe, Guerra accumule des expériences et des contacts. Le cinéaste se définit comme un « produit africain, (dotée d’une) affectivité mozambicaine »2, et comme un « Latino-africain »,3 considérant que le fait d’avoir vécu dans un territoire colonisé pendant sa jeunesse a non seulement marqué son regard esthétique, mais aussi son « regard politique sur l’esthétique ».4 C’est à Lourenço Marques, aujourd’hui Maputo, que Guerra tourne son premier film, Cais Gorjão (Quai Gorjão, 1947/8), un documentaire sur l’existence cruelle des ouvriers portuaires noirs filmé en 8 mm, dont les bobines furent confisquées et se trouvent disparues. Depuis lors, l’oeuvre du cinéaste s’est toujours organisée autour des deux dimensions attribuées historiquement au processus de décolonisation : « décoloniser » est ici conjugué au sens politique et esthétique. La succession de lieux par où il passa construira un regard enrichi à chaque escale : le Portugal, la France, l’Espagne, la Grèce, le Brésil, Cuba, toute une cartographie tricontinentale. Le cinéma de Guerra est un exemple d’une triangulation prototropicaliste (et non lusotropicaliste), dans le sillage de la pensée d’Agostinho da Silva. Sa vie-oeuvre ? dans laquelle le cinéma est assumé comme un projet de vie ? se fait en itinérance dans l’espace lusophone et hors de ce lieu.
mise à jour le 5 octobre 2015