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Rencontre avec Rémy Duthille

le 14 décembre 2010

Rémy Duthille, Docteur 2009 de l'ED 514, est lauréat du Prix «Louis FOREST» en Lettres et Sciences Humaines de la Chancellerie des universités de Paris. Il recevra son prix le 14 décembre 2010 dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne

(c)Sorbonne Nouvelle/E. Prieto Gabriel
Rémy Duthille, pouvez-vous vous présenter ?

J'ai 32 ans, et je suis Maître de Conférences à l'Université Michel de Montaigne - Bordeaux 3. J'ai soutenu ma thèse en novembre 2009, après 5 ans de préparation au sein de l'EDEAGE (ED 514) à l'Université  Sorbonne Nouvelle - Paris 3. J'ai travaillé en cotutelle entre la Sorbonne Nouvelle et The University of Edinburgh (Écosse), et j'ai eu deux directeurs, les Professeurs Suzy Halimi et Harry T. Dickinson, qui ont toujours placé la barre très haut.


Quel était le sujet de votre thèse ?

Ma thèse s'intitulait « Le discours radical en Grande-Bretagne, entre patriotisme et universalisme, 1768-1789 ». J'ai cherché à montrer comment des activistes, à la fois théoriciens et pamphlétaires, ont cherché à démocratiser la vie politique en Grande-Bretagne à la veille de la Révolution française. Les « radicaux » sont intéressants par la modernité de leurs méthodes (réseaux internationaux, usage de la presse) et de leur programme, très avancé pour l'époque, mais aussi par les contradictions de leur action, qui montrent les limites de la modernité libérale - je pense par exemple à leur exclusion des pauvres, des femmes, du champ politique, à la tension qui existe entre le cadre national et l'attrait pour le cosmopolitisme. On assiste à la naissance d'une modernité politique, qui ressemble de loin à la démocratie d'aujourd'hui et en préfigure certaines incertitudes.


Pouvez-vous nous rappeler les critères d'attribution de ce prix ?

Le prix "Louis Forest" est l'un des cinquante prix de la Chancellerie ; il récompense la meilleure thèse en lettres et civilisations étrangères (toutes langues confondues). Pour candidater, il faut avoir soutenu une thèse dans l'une des universités et grandes écoles franciliennes, et la thèse doit avoir reçu la mention "Très honorable et les félicitations du jury." On envoie un dossier très complet et lourd - au propre comme au figuré (car il comprend deux exemplaires de la thèse elle-même !) - et il est examiné par un jury de spécialistes. Dans mon cas, le jury s'est déclaré « séduit par la qualité et la profondeur de la réflexion, la diversité et la richesse des sources rassemblées, l'apport scientifique dans le champ historique et celui de l'étude de la société britannique au XVIIIe siècle ».


Que représente-t-il pour vous ?

Je suis très fier de recevoir ce prix, qui couronne des années d'effort, et souvent d'abnégation : j'ai passé sept ans à travailler sur les radicaux, dont cinq en thèse. En dehors de la soutenance, les moments de gloire ne sont pas si fréquents que cela dans le monde de la recherche !

Cela dit, je n'aurais jamais pu arriver là sans l'environnement scientifique très stimulant dans lequel j'ai eu la chance d'évoluer.  Mes réflexions se sont nourries de discussions en séminaires, en colloques, ou avec d'autres doctorants de l'EDEAGE, de façon plus informelle

Et maintenant, quels sont vos projets ?

Maintenant que la thèse est soutenue, le travail ne fait que recommencer, puisque je voudrais la retravailler pour publication ! Mais à côté de cette tâche solitaire, je voudrais m'impliquer dans des projets collectifs au sein de mon laboratoire d'accueil, l'EA 4196 CLIMAS (Cultures et Littératures des Mondes Anglophones): à l'université Michel de Montaigne - Bordeaux 3 ; je souhaiterais maintenant élargir mes recherches à l'Europe des Lumières et construire des ponts avec les historiens, les germanistes, italianistes, etc., bref la fameuse trans-disciplinarité !

Type :
Portrait, Distinction / prix

mise à jour le 8 mars 2013


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