Colloque International

Lieu : Centre culturel international de Cerisy-la-Salle
Organisateurs : Bruno Nassim Aboudrar, Pierre Civil, Marie-Dominique Popelard, Anthony Wall - EA 1484 CIM (ED 267) / EA 3979 LECEMO / EA 185 IRCAV / Centre Mots et Images (Calgary - Canada)
Contacts : pierre.civil@univ-paris3.fr / bnadoudrar@wabadoo.fr / popelard@free.fr / awall@ucalgary.ca

Présentation

Aujourd'hui, l'infiniment lointain et l'infinitésimal le disputent aux distances auquel l'œil humain a coutume d'accommoder, l'oreille de synthétiser. Google earth regarde la terre et la restitue sur nos écrans d'ordinateurs : on voit loin, et de loin. Et beaucoup : Malraux se réjouissait du « musée imaginaire » qui mettait sous les yeux des lecteurs aisés de belles reproductions photographiques des œuvres d'art ; désormais, ce sont toutes les images, tous les sons et tous les mots du monde qui viennent, en quelques clics, se soumettre, depuis leurs lointains virtuels.Tandis que le lointain se rapproche, on scrute le prochain dans l'intimité du travail théorique et, avec lui, le rare, le singulier, parfois l'unique : micro-histoire, valorisation du détail, et jusqu'à l'image même « d'approche » pour désigner le rapport de la méthode à son objet. L'hyper-proximité travaille tous les aspects de l'analyse des œuvres. Alors, que se passe-t-il lorsqu'on regarde une peinture de très près, l'œil presque contre la toile, voire avec une loupe ou un face-à-main, comme font les amateurs, sur l'Enseigne de Gersaint de Watteau (une des images, pour Daniel Arasse, de l'art de détailler) ? Que se produit-il quand, ainsi que Swann écoute la sonate de Vinteuil, on prête l'oreille à quelques notes, une phrase, la voix d'un instrument au milieu de l'orchestre, de la symphonie ? Qu'est-ce que lire au ras des mots, à l'échelle, au plus, de la phrase, parfois de la rature ?