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(Re)traduire-Réécrire les classiques grecs et latins au XXIe siècle

du 19 octobre 2023 au 20 octobre 2023


Affiche - Traduire-Réécrire les classiques grecs et latins au XXIe siècle_page-0001.jpg
Organisation: Jessica Stephens et Sarah Montin

Inscription : Cliquer ici

Présentation :


 
Depuis le début du XXIe siècle, on constate un regain d’intérêt pour la traduction des poètes et dramaturges grecs et latins. La traduction que l’universitaire Emily Wilson fait de l’Odyssée en 2017 est saluée par la critique ; en 2016 paraît de manière posthume un des plus beaux extraits de l’Énéide, traduit par Seamus Heaney ; en 2009, dans An Oresteia, la poétesse Anne Carson fait jouer trois points de vue sur la tragédie des Atrides en retraçant les récits d’Eschyle, de Sophocle et d’Euripide. Des adaptations se succèdent : ainsi Simon Armitage qui, dans The Odyssey : A Dramatic Retelling of Homer’s Epic (2008), relate le périple d’Ulysse, ou bien encore Alice Oswald dans Memorial (2011), où le narrateur évoque tour à tour le sort de chacun des personnages de la guerre de Troie. Traductions, versions, imitations, hommages, « recontextualisations », adaptations et réécritures traductives, le monde classique n’a de cesse d’inspirer les traducteurs spécialistes, mais surtout les poètes et dramaturges contemporains. La source ne se tarit pas, bien au contraire. Pourquoi donc retraduire ces classiques ? Certains traducteurs qui ne connaissent ni le grec, ni le latin s’attellent à la tâche d’amener ces grands textes jusqu’au public contemporain en travaillant à partir d’une traduction intermédiaire... mais quel est le statut de leur travail de recréation traductive ?

L’obstacle constitué par la langue ainsi que par la – probable – diminution du  nombre de lecteurs capables de lire poèmes et prose dans la langue source a-t-il pour effet de libérer l’entreprise traductive ? Peut-on repenser la nature du  lien entre les traductions canoniques, utilisées dans les salles de classe et alors que le cursus grec et latin s’essouffle, et les traductions plus créatives, ces « free 3 standing translations » comme les appelle Barbara Folkart ? Certaines adaptations relèvent de la réécriture : dans Brand New Ancients (2013), Kate Tempest tisse sa trame d’écrivaine-performeuse en allant puiser, dans le monde des anciens, des paradigmes mythiques ; très régulièrement paraissent des œuvres littéraires – « retellings » –qui retracent voire subvertissent la trame du texte source en la remodelant. Peut-on considérer que ce sont là des formes extrêmes de traduction ? Comment la traduction peut-elle se décliner en une « version » (Simon Armitage, Still, 2016), adaptation ou transmutation ? Ces écrivains-traducteurs ne bousculent-ils pas, à force, la notion même de traduction, n’en délient-ils pas le sens en posant la question du rapport entre traduction et littérature ? Enfin ce travail de traducteur, qui les immerge dans l’univers littéraire d’un autre, n’agit-il pas sur leur propre élan créatif ? Dans Piecing Together the Fragments: Translating Classical Verse, Creating Contemporary Poetry (2013), Josephine Balmer explore les rapports qui lient la traduction et l’expression littéraire. Ses restitutions des poèmes de Catulle en anglais moderne s’accompagnent d’une réflexion théorique poussée sur sa propre démarche créative ... mais il existe bien d’autres paratextes – essais, préfaces et postfaces, podcasts et documentaires – qui viennent éclairer les raisons qui poussent un auteur ou traducteur contemporain à traduire une œuvre si éloignée dans le temps : fascination langagière pour l’écriture de l’autre ? Intérêt pour les enjeux profondément humains, culturels et sociaux qu’abordent ces œuvres ? Désir de réinvestir et de recontextualiser certaines de ces œuvres parce qu’elles ouvrent la voie à la réflexion, parce que quelque chose en elles permet de faire bouger les lignes – on pense à des retraductions plus féministes ou postcoloniales. En définitive, traduire et retraduire, n’est-ce pas toujours un peu ébranler et redensifier le capital intellectuel et humain ? 

Type :
Colloque / Journée d'étude
Lieu(x) :
Maison de la Recherche de l'Université Sorbonne Nouvelle
Salle Athéna
4 rue des irlandais
Paric 5ème

mise à jour le 12 octobre 2023


Affiche


Affiche [PDF - 580 Ko]

Crédit : Michael Sanders

Lieu


Maison de la Recherche
Salle Athéna
4 rue des Irlandais
Paris 5ème

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