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du 13 juin 2019 au 14 juin 2019
Ce colloque entend étudier les genres et les formes (écrites et orales) par lesquels la littérature et les arts italiens disent l’absence de traumatismes contemporains en recourant, en premier lieu et souvent inconsciemment, à l’évocation d’une mémoire enfouie dans les plis de l’héritage trans-générationnel des traumatismes récents ; en second lieu, à la fictionnalisation narrative et artistique de traumatismes passés ; enfin, à la représentation des traumatismes des autres vécus par l’intermédiaire des simulacres médiatiques, narratifs et artistiques. La non-expérience et donc les non-traumatismes seraient suppléés par une « écriture de l’extrême » (Daniele Giglioli) dans laquelle la mémoire des blessures historiques et les lacérations du XXIe siècle concernant d’autres peuples s’accompagneraient du déplacement vers des virtualités imaginaires faisant vivre autrement les grands déchirements historiques et collectifs.
La littérature italienne des deux dernières décennies se fait le lieu de la mise en récit de la post-mémoire (Marianne Hirsch) et de la survie de la mémoire chez les descendants des rescapés des traumatismes du XXe siècle et des traces intergénérationnelles de ces traumatismes. Les témoignages sur les bouleversements actuels (guerres, bombardements, guerres chimiques) convoquent en revanche la notion de souffrance indirecte (« la douleur des autres » dont parle Susan Sontag), dont il sera intéressant de voir les effets sur les formes et les représentations littéraires et artistiques contemporaines.
mise à jour le 23 mai 2019