Présentation

    Exploitée depuis le début des années 2000, bien que de manière très ponctuelle, la notion d’« autobiogéographie » est d’habitude associée à l’écriture autobiographique ou autofictionnelle. Le but de notre colloque sera de mettre à l’épreuve cette notion encore jeune dans un genre précis, à savoir dans la littérature de voyage et cela à partir du moment où le « genre » gagne une importante composante autobiographique, c’est-à-dire à partir du XIXe siècle. 

    La notion d’autobiogéographie semble pouvoir renouveler l’analyse de la littérature de voyage, expression par laquelle nous entendons tout à la fois un récit factuel reposant sur l’expérience d’un voyage réellement effectué, tel qu’il est accompli par un certain nombre d’auteurs et d’artistes, du XIXe au xxie siècle, dans différentes aires culturelles, mais aussi ses avatars modernes, qui peuvent inclure une dimension fictionnelle plus ou moins assumée, et qui se caractérise souvent par des formes hybrides (par exemple filmiques), des supports divers (par exemple numériques), ou encore des énonciations multiples (Voyage écrit à deux plumes) faisant éclater les cadres du « genre » viatique traditionnel. 

    L’autobiogéographie permet de relire ces différentes productions en se concentrant sur les relations qui se forment entre le moi voyageant et la géographie, réelle ou rêvée. Comme l’a affirmé Michel Collot lors de son séminaire de recherche consacré à la notion d’autobiogéographie, ce terme « sous-tend toute écriture qui engage un sujet dans sa relation à lui-même, aux autres et au monde ».

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