L’année 2014 a vu se multiplier les expositions consacrées à des expositions : Experiment Metropole 1873. Wien und die Weltausstellung (Wienmuseum, Vienne) ; Paris 1900, la ville spectacle (Petit Palais, Paris) ; 1925, quand l’art déco séduit le monde (Cité de l’architecture, Paris) ; Die Welt in Leipzig : BUGRA 1914 (Deutsches Buch-und Schriftmuseum, Leipzig). Parallèlement, les expositions sont devenues, notamment dans le cadre des études culturelles et de l’histoire, un objet de recherche à part entière. Les expositions universelles ont tout particulièrement donné lieu à des recherches variées.
Ces journées invitent à étudier comment des expositions ont cherché depuis le XIXe siècle à répondre au défi d’une représentation et d’une mise en ordre du monde dans un seul lieu, dans un temps déterminé et avec un choix limité d’objets, tout en prêtant attention également à la sélection des artefacts, à leur disposition ou mise en scène et au jeu d’alternance entre diverses médialités (objets, textes, images). Situé au croisement de plusieurs champs disciplinaires (histoire culturelle, histoire des arts et des techniques, histoire économique, sociologie des médias et des publics), elles visent à construire un espace de recherche et de formation rassemblant théoriciens, historiens et praticiens de l’exposition. L’accent sera mis sur l’espace franco-germanique avec des regards sur d’autres espaces comme l’Italie ou l’espace anglophone.
Nous nous poserons notamment les questions suivantes :
Tandis que les cabinets de curiosités avaient le statut de collections privées et servaient la représentation de rois ou de princes, les musées et les expositions modernes sont associées aux notions de culture et d’éducation, à l’idée d’une sphère publique, tout en étant liées également à des enjeux politiques, économiques et commerciaux. Comment ces niveaux interagissent-ils ?
Les expositions sont nées en tant que pratique culturelle dans l’espace européen. Dans quelle mesure cette pratique culturelle a-t-elle été exportée dans d’autres parties du monde ? Est-ce que ce transfert a été couronné de succès ?
Si la part du divertissement dans les expositions est évidente, que dire de leur dimension pédagogique et didactique, du rôle qu’ont joué pour leur conception de nouvelles sciences, qu’il s’agisse des sciences humaines (par exemple l’ethnologie, la psychologie ou l’histoire de l’art) ou des sciences exactes, et, inversement, du rôle des expositions pour ces sciences ?
Quelles différences entre expositions universelles, expositions de l’industrie, expositions artistiques, salons, expositions permanentes et expositions itinérantes (Wanderausstellungen) ? Quelles interactions entre ces différents types d’expositions ? Comment s’explique l’affluence des grandes expositions aujourd’hui ? Est-ce que les nouvelles formes comme le virtuel et l’immersif entraînent un détournement de la forme traditionnelle de l’exposition ou est-ce qu’elles la complètent ?
Si certaines expositions sont explicitement consacrées à un aspect ou à une branche de l’activité humaine (par ex. les expositions de l’industrie ou les expositions dites coloniales), d’autres comme les expositions universelles revendiquent expressément la présentation du monde dans sa totalité. Comment cela est-il possible à partir d’un seul lieu et d’enjeux locaux ?
Dans quelle mesure les expositions rebattent-elles les cartes de collections existantes, en proposant de nouveaux liens, de nouvelles connexions pour rendre compte d’un ordre du monde? Quelle différence y a-t-il entre exposer des objets et exposer des images (dessins, tableaux, photos, vidéos) ? Y a-t-il redoublement du cadrage et de la médiatisation ?
Comment les villes exposantes se représentent-elles elles-mêmes dans leurs expositions ? Quel rôle ont joué les expositions universelles pour la représentation et l’imaginaire de la grande ville, de la métropole et de la globalité ?
Comment des expositions ont-elles marqué concrètement et durablement la topographie des villes, influencé l’urbanisme ? Quel est l’impact des expositions sur l’auto-perception des habitants et que se passe-t-il lorsqu’une exposition régulière fait quasiment partie intégrante de l’image d’une ville, comme par exemple la documenta à Kassel ?
Quels sont les acteurs investis dans les expositions ? Quel est le rôle dévolu aux organisateurs, exposants, curateurs, visiteurs et comment interagissent-ils ?
Comment le métier de curateur se transforme-t-il, du XIXe siècle à aujourd’hui, dans une perspective transnationale européenne ? De nouveaux métiers associés aux expositions naissent-ils ?
Qu’est-ce qu’une scénographie d’exposition ? Quel est le rôle de tous les documents qui accompagnent et entourent les expositions : affiches, programmes, invitations, flyers, catalogues ?
Qu’apporte la mémoire des expositions passées ? Que se passe-t-il lorsqu’elles sont reconstituées : en ligne, sous forme de collections de documents, ou même en 3D ?
Présentation en Allemand
Im Jahr 2014 setzte sich eine Vielzahl an Ausstellungen auf einer Metaebene mit vergangenen Ausstellungen auseinander: Experiment Metropole 1873. Wien und die Weltausstellung (Wienmuseum, Wien); Paris 1900, la ville spectacle (Petit Palais, Paris); 1925, quand l’art déco séduit le monde (Cité de l’architecture, Paris); Die Welt in Leipzig. Die internationale Ausstellung für Buchgewerbe und Graphik 1914 (Deutsches Buch- und Schriftmuseum, Leipzig). Gleichzeitig sind Ausstellungen als Untersuchungsgegenstand, insbesondere im historischen und kulturwissenschaftlichen Kontext, zu einem eigenständigen Forschungsgegenstand geworden. Besonders die Weltausstellungen sind aus verschiedenen Fachrichtungen untersucht worden.
Ziel dieser Veranstaltung ist es verschiedene Möglichkeiten der Abbildung der Welt in Ausstellungen über einen längeren Zeitraum hinweg zu untersuchen und danach zu fragen, wie es möglich ist die Welt an einem einzigen Ort, für einen bestimmten Zeitraum, mit einer begrenzten Auswahl an Artefakten und einem Zusammenspiel diverser Medien (Objekt, Text, Bild) darzustellen. An der Schnittstelle verschiedener Disziplinen (Kulturgeschichte, Kunst- und Technikgeschichte, Mediensoziologie) soll ein Raum des Austauschs zwischen Forschung und Lehre, zwischen Theorie, Geschichte und Praxis des Ausstellens entstehen. Der Schwerpunkt liegt dabei auf einer deutsch-französischen Perspektive, die jedoch auch einen Ausblick auf andere Kulturräume berücksichtigt.
Ausgangspunkt für diese wissenschaftliche Veranstaltung sind folgende Fragestellungen:
Während Kuriositätenkabinette als private Sammlung repräsentative Zwecke von Fürsten erfüllten, sind Museen und moderne Ausstellungen mit Begriffen wie Kultur, Bildung und Öffentlichkeit verbunden. Wie interagieren diese Ebenen mit denen der Politik und Wirtschaft?
Die Praktik des Ausstellens ist im europäischen Raum entstanden. Inwiefern ist diese kulturelle Praktik in anderen Teilen der Welt importiert worden? War dieser Transfer erfolgreich?
Was lässt sich über die Didaktik von Ausstellungen aussagen? Welche Rolle spielten neue Wissenschaften wie die Psychologie, Ethnologie oder Kunstgeschichte für den Aufbau von Ausstellungen? Welche Rolle spielten Naturwissenschaften und deren Ausstellung? Welche Bedeutung kommt dem Aspekt der Unterhaltung für Ausstellungen zu?
Welche Unterschiede bestehen zwischen Weltausstellungen, Industrieausstellungen, Kunstausstellungen, Galerien und Salons, ständigen Ausstellungen und Wanderausstellungen? Wie verhalten sich diese Ausstellungstypen zueinander? Welche Konsequenzen haben neue Ausstellungsformen wie virtuelle oder immersive Ausstellungen?
Während einige Ausstellungen sich einem Aspekt oder einer Branche menschlicher Aktivität widmen (z.B. Industrieausstellungen oder sogenannte Kolonialausstellungen), möchten Weltausstellungen die Welt in ihrer Ganzheit abbilden. Wie wird diese Globalität an einem Ort mit einigen Gebäuden und Gegenständen hergestellt?
Welchen Einfluss haben temporäre Ausstellungen auf ständige Sammlungen? Stellen Sie durch neue Verbindungen eine neue Kartographie der Welt her? Welche Unterschiede gibt es zwischen der Ausstellung von Objekten oder Bildern (Zeichnungen, Gemälde, Fotos, Videos)? Welchen Einfluss hat die Berichterstattung über die Ausstellung auf die Stadt oder die Ausstellung selbst?
Wie inszenieren sich Städte selbst in ihren Ausstellungen? Welchen Einfluss haben die Weltausstellungen auf das Bild von Städten, Metropolen und die Herstellung von Globalität gehabt?
Wie haben Ausstellungen die Topographie verschiedener Städte verändert? Inwiefern beeinflusst es die Bewohnerinnen und Bewohner einer Stadt, wenn deren Stadtbild mit einer regelmäßigen Ausstellung verbunden ist wie die documenta mit Kassel?
Wer sind die Akteurinnen und Akteure hinter den Ausstellungen? Inwiefern hat sich deren Rolle im Laufe der Zeit verändert und inwiefern arbeiten Personen aus den Bereichen Organisation, Ausstellen und Besuch zusammen?
Wie hat sich der Beruf des Kurators/der Kuratorin vom 19. Jh. bis heute in einem transnationalen Zusammenhang verändert? Gibt es neue Berufe, die in diesem Kontext entstehen?
Was ist die Szenographie einer Ausstellung? Welche Rolle spielen die Dokumente und Texte, die eine Ausstellung umgeben: Plakate, Programme, Einladungen, Flyer, Kataloge?
Inwiefern werden Ausstellungen erinnert? Was passiert, wenn sie durch eine neue Ausstellung, online oder sogar dreidimensional nachgestellt werden?