Présentation :
L’objectif de ces rencontres est de s’interroger sur la nudité des corps sur scène – qui semble parfois constituer un poncif du spectacle contemporain – en ne limitant pas la réflexion à la période contemporaine, mais en l’ouvrant aux pratiques scéniques antérieures, et en la menant tant du point de vue du spectacle que de son matériau textuel éventuel.

Il s’agira d’étudier la façon dont la nudité (même sur la scène contemporaine) est une construction scénique, différente selon les époques et les genres spectaculaires, et aussi de mettre cette perception scénique en perspective avec le contexte socio-culturel du spectacle, c’est-à-dire avec la perception du « nu » dans le monde extra-théâtral. Il s’agira également et fondamentalement de s’interroger sur les fonctions et significations que revêt ou qu’a revêtues le corps (perçu comme) nu dans tel ou tel spectacle/texte. Que produit pour le regard du spectateur la vision de ces corps nus ? Que produit dans le dérouler du spectacle/du texte le surgissement d’un corps nu ?

Ces différentes questions posées pour des spectacles de formes et d’époques diverses entraîneront une réflexion sur ce qu’apporte une approche transhistorique à l’étude du corps nu dans les arts de la scène, c’est-à-dire notamment sur ce qu’elle change dans notre façon de penser la nudité sur la scène contemporaine. Chaque séance comptera ainsi l’intervention de chercheurs et d’artistes et se doublera d’un temps de réflexion métacritique, un des objectifs premiers de ces rencontres étant de dégager des angles d’analyse performants et innovants sur cette question complexe.

Car ce colloque, qui prolongera un séminaire mensuel organisé à compter de Janvier 2018, constituera le premier temps fort d’un projet transversal regroupant de nombreux chercheurs de l’IRET et aura pour objectif, en développant les liens avec les Universités de Lisbonne et de Coimbra, de créer un réseau de recherches franco-portugaises sur cette question des corps nus, qui se traduira notamment par la coorganisation d’un second colloque international à Paris en 2019 ou 2020.