Alors qu’elle est de plus en plus fréquente dans les discours d’artistes et dans ceux des critiques de théâtre, la poésie semble faire « irruption » dans l’écriture théâtrale et dans la création scénique contemporaine, quand elle n’y fait pas « intrusion ». Quels enjeux recouvre cette indiscrétion supposée de la poésie dans le théâtre depuis les années 2000 ? Dans quelle mesure la poésie manque-t-elle au théâtre d’une retenue, d’une réserve qu’on lui prête aisément ?
Sans définir a priori la poésie de façon générique ou essentialiste, nous postulons avec Jean-Luc Nancy que « [l]a poésie ne coïncide pas avec elle-même : peut-être cette non-coïncidence, cette impropriété substantielle, fait-elle proprement la poésie ». Il s’agit alors de saisir cette « non-coïncidence », en sondant quelles sont les manifestations concrètes de la poésie dans la création théâtrale contemporaine. Comment le théâtre contemporain est-il physiquement investi par la poésie ? Cette « impropriété » qui ferait la poésie, que crée-t-elle sur le plan de la dramaturgie, de la mise en scène, des créations sonore, scénographique, lumineuse ou encore sur le plan de la réception ?
Dans le cadre de cette journée d’étude, les chercheur.e.s et artistes discuteront autour de trois axes de réflexion : le dialogue intermédial, les relations entre poésie et théâtre documentaire, ainsi que les corps poétiques, en analysant les œuvres de Myriam Marzouki, Kossi Efoui, Yves-Noël Genod, Joris Lacoste, Sébastien Barrier entre autres.
Type :
Colloque / Journée d'étude
Lieu(x) :
Théâtrothèque Gaston Baty Campus Censier - 1er étage 13 rue Santeuil 75005 Paris