Accueil >> Recherche >> Actualités >> Colloques - journées d'études
Recherche
le 4 avril 2022
Karine Millon-Fauré, DDM, Aix-Marseille Université, ADEF
Résumé : Cette conférence s’intéresse aux élèves sourds qui sont inclus dans des classes ordinaires et aux pratiques des traducteurs qui les accompagnent. Il s’agit d’étudier les difficultés qui peuvent être rencontrées lors de la traduction français / langue des signes des discours échangés dans la classe : parmi ces difficultés, quelles sont celles qui sont inhérentes à toute traduction d’une langue à l’autre (en contexte d’enseignement ou en dehors) et quelles sont celles qui sont spécifiques à la langue cible (la langue des signes) ? Nous illustrerons cette catégorisation à partir d’exemples extraits de séances de mathématiques que nous avons pu observer et analyser dans un collège de Marseille qui accueille des élèves sourds non oralisant. Enfin, nous regarderons de quelle manière les traducteurs font face à ces difficultés et comment ils tentent de les surmonter.
Discussion : (à venir), DDL, Charles-Édouard Saint Léon, DDM, et échange avec les participants.
Catherine Mendonça Dias, Sorbonne Nouvelle, DILTEC
Résumé : L’activité mathématique scolaire se réalise bien souvent par et avec le langage. Les discours sont construits avec un usage de la langue qui combine trois principaux paramètres : les « pratiques langagières » liées à la discipline, mais aussi sa façon usuelle de s’exprimer (son « idiolecte ») et l’interdiscursivité avec les discours des élèves (les reprises de la parole des élèves, par exemple). Dans ces discours, certaines expressions ou termes sont spécialisés, sorte de « mathématicismes ». Les élèves allophones, pour lesquels la langue scolaire est une langue seconde, récente, dont l’apprentissage est en cours, apportent un effet de zoom sur les obstacles et leviers langagiers dans l’activité mathématique. Ces élèves migrants conduisent les enseignants à repenser leurs stratégies pédagogiques, autant de voies alternatives qui peuvent être autant de réponses potentielles à l’ensemble des élèves du groupe classe. Dans cette communication, nous étudierons plus particulièrement des difficultés ou facilités dans la pratique des mathématiques par les élèves allophones, récemment arrivés dans le système scolaire français, pour questionner les gestes professionnels à expérimenter ou expérimentés par des enseignants. Après avoir illustré quelques phénomènes d’interaction verbale, nous aborderons des médiations pour l’apprentissage, notamment les ressources du plurilinguisme. Pour ce faire, nous nous appuierons sur des recherches antérieures menées de façon conjointe avec des didacticiens des mathématiques et des observations de classe en Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants (UPE2A).
Discussion : Camille Rasetto, DDL, Caroline Poisard, DDM, et échange avec les participants.
Emmanuelle Le Pichon-Vorstman, Ontario Institute for Studies in Education of University of Toronto
Résumé : Ce n'est que récemment que les formateurs ont pris conscience de l'importance des langues et des cultures en éducation en tant que processus dynamique et fluide et du rôle essentiel qu'elles jouent dans l'apprentissage. Cette prise de conscience s’est accompagnée du développement de pédagogies, que nous appelons dans le cadre de notre projet « amies des langues » (voir aussi ici(link is external)). Ces pédagogies sont fondées sur le concept d'interdépendance développé par Jim Cummins, qui implique le transfert positif de compétences d’une langue à l’autre. Ainsi l’apprentissage ne dépend plus d’une seule langue, mais de toutes les langues. Pourtant, ces pédagogies bousculent les pratiques des enseignants en remettant en cause l’universalité de l’origine des savoirs et de leur enseignement. Dans le cadre d'un projet en cours financé par le Conseil de Recherches en Sciences Humaines du Canada (Plurilingual pedagogies and digital technologies to support learning in science, technology, engineering and mathematics, site(link is external)), nous avons invité des enseignants en formation initiale et continue à s'engager dans une « pédagogie amie des langues ». Pour ce faire, nous utilisons Binogi, une plateforme en ligne qui propose des contenus par le biais de vidéos pédagogiques disponibles dans différentes langues, y compris les langues des élèves, ce qui permet aux élèves de jongler entre les langues tout en accédant aux contenus académiques. (...) Dans cette présentation, j’illustrerai la manière dont cette pédagogie appliquée aux mathématiques peut permettre une plus grande équité en éducation. La prise en compte des répertoires des élèves ainsi que de savoirs liés à des cultures d’enseignement qu’ils reconnaissent offre de nouvelles perspectives pour la formation initiale et continue des enseignants.
Discussion : Myriam Abou-Samra, DDL, Christophe Hache, DDM, et échange avec les participants.
Viviane Durand-Guerrier, DDM, IMAG, Univ Montpellier, CNRS, Montpellier, France
Résumé : Une idée commune largement partagée est que le langage mathématique n’est pas concerné par les phénomènes d’ambiguïtés référentielles une fois les définitions des objets bien posées. Sous une telle hypothèse, on pourrait penser qu’en contexte scolaire plurilingue, le travail nécessaire sur le lexique pourrait être suffisant. Nous nous proposons dans cette communication de montrer que ce n’est pas le cas. Dans un premier temps, nous montrerons sur des exemples que dans la classe de mathématiques, il est nécessaire de prendre en compte la structure grammaticale des énoncés pour pouvoir anticiper les éventuelles différences d’interprétation. Dans un deuxième temps, nous montrerons sur quelques exemples qu’en contexte plurilingue, il faut en outre prendre en compte les différences grammaticales entre les différentes langues circulant dans la classe. Nous montrerons enfin que l’analyse logique est une outil permettant de rendre visible ces différences de structures, contribuant ainsi à l’analyse a priori des situations d’apprentissage mathématiques.
Discussion : ·Emilie Kasazian, DDL, Armande Dimey, DDM, et échange avec les participants.
L'organisation est coordonnée par Christophe Hache(link sends e-mail) (LDAR, Université Paris Cité) et Catherine Mendonça Dias(link sends e-mail) (DILTEC, Université Sorbonne Nouvelle).
Discutants et discutantes :
Le séminaire se déroulera sous forme de webinaire (précisions relatives à la connexion à venir) et à la Maison de la recherche (4 rue des Irlandais, Paris).
mise à jour le 9 mars 2022