La pensée de Spencer permet d'aborder de manière exemplaire les préoccupations principales de la culture européenne du XIXe siècle. Il ne s'agira pas seulement de redécouvrir une pensée originale, mais aussi d'évoquer le paysage intellectuel entre 1850 et 1900, ainsi que le transfert des savoirs entre les différentes cultures scientifiques (Angleterre, France, Allemagne) avec tous ses enrichissements et ses malentendus. Partant des grandes questions philosophiques, à savoir le croisement entre la pensée de l'évolution et celle du progrès ainsi que la tentative de synthétiser les savoirs et celle de fixer leur limite, en passant par le défi disciplinaire, c'est-à-dire les innovations respectives dans les domaines de la biologie, de la sociologie, de la psychologie et de la pensée politique jusqu'aux idées originales qui se trouvent dans ses théories du style, du jeu, ou de l'association mentale, l'évocation de Spencer permet d'aborder pratiquement tous les sujets qui ont fait débat à l'époque. Plus que cela, les sujets ont constitué le monde intellectuel des écrivains et résonnent dans leurs œuvres.