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du 16 mai 2019 au 18 mai 2019
Gloria Evangelina Anzaldúa (1942-2004) est une figure intellectuelle de premier plan. Son oeuvre se situe au croisement de plusieurs champs disciplinaires et artistiques. Elle est née aux Etats Unis, dans la vallée du Rio Grande, à la frontière entre le Texas et le Mexique, dans une famille qui a vécu aux Etats-Unis pendant six générations. Elle est morte à Santa Cruz, en Californie. Les travaux d’Anzaldúa sont fondamentaux, qu’il s’agisse de la théorie culturelle Chicanx, ou des théories féministes et queers. Elle a été l’une des premières à élaborer une théorie queer dans le monde universitaire dans les années 1980. Elle a co-édité un livre fondamental et inaugural sur les femmes et le féminisme queer de couleur, This Bridge Called My Back . Écrivaine remarquable, elle a écrit à la fois des essais littéraires, de la poésie, des nouvelles ainsi que des livres pour enfants. Ses illustrations ont été présentées dans plusieurs expositions d’art. Son livre le plus important, Borderlands/La Frontera. The New Mestiza a été traduit en plusieurs langues et est en cours de traduction au français. C’est un livre qui a recours à plusieurs genres : l’autobiographie, l’ autohistoria, autohistoria-teoría , l’essai politique, l’essai littéraire, la poésie. Anzaldúa y poursuit un processus de décolonisation du langage en se déplaçant de l’anglais (langue principale du livre) à l’espagnol Tex-Mex, au nahuatl, une langue autochtone mésoaméricaine, dans le but de créer ce qu’elle appelait « un langage enfantin, cette langue bâtarde, l’espagnol chicano » qui n’est « autorisé dans aucune société ». Ce colloque honore à la fois le 30 ème anniversaire de la publication de Borderlands et sa traduction imminente en français. La thématique centrale est celle des F/frontières conceptualisée par Anzaldúa et par ses multiples interprétations situées. En partant de la pensée d’Anzaldúa, on peut concevoir les espaces frontaliers, comme d’autres dimensions : psychiques, sexuelles, énergétiques, différents espaces. En somme, les notions de F/frontières ouvrent d’innombrables possibilités pour les théories féministes et queers, les littératures, l’historiographie, les arts, autant de disciplines qui sont invitées à converger dans ce colloque.
mise à jour le 16 mai 2019