Lieu : Ecole Normale Supérieure, 15 parvis René Descartes, Lyon 7e Organisateurs : Patrick Farges (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3) / Anne-Marie Saint-Gille (Lyon 2) EA 4223 - Centre d'études et de recherches sur l'espace germanophone (CEREG) Contact : patrick.farges@univ-paris3.fr Présentation
Le colloque « Féminismes allemands (1848-1933) » est suscité par le renouveau des études sur les féminismes et leur caractère transnational. Cela invite à porter un regard renouvelé sur une historiographie du féminisme qui, si elle doit beaucoup aux travaux des années 1970-80, se trouve dans une phase de renouveau thématique et épistémologique. Parmi les grandes « questions » traversant le XIXe siècle allemand, comme la « question sociale », la « question nationale » ou la « question juive », il y a la « question des femmes». La naissance d'un mouvement des droits des femmes et d'un espace public au féminin sont l'héritage de la révolution de 1848, qui a vu émerger des figures pionnières. Par la suite, il a été sans cesse reconfiguré par les grandes idéologies politiques qui traversent l'époque : libéralisme, nationalisme, socialisme. Si l'historiographie s'est longtemps contentée de distinguer différentes « vagues » de féminismes, et a donc porté sur les questions de générations et de transmission, les travaux plus récents ont mis en avant la « mesohistoire » complexe des associations, des institutions et des lieux de sociabilités des féministes. Le colloque fera place aux analyses croisées des mouvements féministes dans les pays de langue allemande et au-delà. Ces mouvements ont en effet largement bénéficié d'une circulation transnationale des idées et des modèles d'organisation. Un autre aspect important semble être l'intersectionnalité, c'est-à-dire une réflexion alliant l'analyse de l'émancipation des femmes à celle de la structuration du social dans les contextes historiques considérés. On posera enfin la question de l'apport de l'appareil théorique des Gender Studies à l'analyse historique des mouvements féministes.