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ED268 2017/2018 L’agir professoral. Quelles images de soi / de l’autre ?

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Inscription préalable auprès de :

francine.cicurel@univ-paris3.fr

ou bien lors de la première séance.

Objectifs

Le séminaire 2018 se donne comme objectif de découvrir quelles images de soi apparaissent à travers les verbalisations des enseignants placés devant leur cours. 

Cette problématique nous poussera à nous interroger sur l’enseignant comme auteur de son action ou comme transmetteur des méthodes qu’il a acquises et qui, par conséquent représentent la norme au sein de communautés d’enseignants. Devant le filmage de son cours, l’enseignant revient sur son action, la découvre sous un nouveau jour, alors qu’il est mis à l’extérieur de l’action.

Les verbalisations de l’action enseignante nous renseignent sur le travail enseignant ; ce dernier est effectué par une personne dotée d’une formation, d’une expérience professionnelle, appartenant à une certaine culture éducative. Ce sont là des strates qui composent l’action d’enseignement tout comme des traits de sa personnalité.

Cela peut entraîner des postures différentes, qui vont de la légitimation de l’action aux critiques et regrets. Ìl arrive en effet que des enseignants se regardant agir ne soient pas en accord avec leur action, qu’ils déclarent « ah là je n’aurais pas dû ou j’aurais pu »

A travers les critiques, l’expression de la réussite de l’action, les jugements, la satisfaction ou l’insatisfaction, on découvre les convictions méthodologiques des praticiens. Quel professeur-idéal souhaitent-ils être ? Qu’est ce qui contrarie leur action, qu’est-ce qui ne marche pas ou au contraire qu’est-ce qui suscite leur approbation ?

Cette dernière décennie a vu, en didactique des langues, le développement de recherches partant de verbalisations de l’action par des enseignants. En effet, les corpus constitués par des « paroles sur l’action » permettent de découvrir la manière dont un enseignant se représente la transmission de la matière à enseigner, les obstacles, les stratégies et tactiques à mettre en place pour atteindre les buts fixés (nos corpus sont recueillis dans le contexte de l’enseignement des langues). Autrement dit, il est demandé à des praticiens d’adopter une attitude réflexive en revenant sur ce qu’ils ont fait dans une classe, opérant en quelque sorte une reconstruction de l’expérience.

  • Les questions que l’on se posera au cours du séminaire se centreront autour des points suivants :

- Qu’est-ce que l’enseignant découvre sur lui, quand il devient observateur de lui-même ? Que peut-on attendre comme type de savoirs émanant de ces dires d’enseignants ? L’action d’enseigner n’est pas limitée au temps (court) du cours lui-même mais prend racine dans le passé de l’enseignant, passé au cours duquel, par empilements de strates d’expériences s’est construit comme un « idéal » d’enseignant, lequel apparaît en filigrane au cours des appréciations/ jugements/ maximes suscités par le visionnement du déroulement du cours de langue visionné a posteriori.

- On y observe un partage entre des idéaux, à savoir des représentations de ce que l’enseignant veut ou voudrait accomplir et qui renvoie à sa formation, ses modèles, une méthodologie dominante, et ce qu’il rencontre sur le terrain : habitudes d’apprentissage et cultures éducatives diverses des publics, difficultés à mettre en place des activités didactiques, contraintes temporelles, programmes et progressions. On verra de quelle manière il convient de resituer l’action dans un contexte éducatif.

- Dans la mesure où toute action d’enseignement rencontre de la résistance, on se demandera comment un enseignant procède pour interagir tout en tenant ses objectifs. Quel jugement porte-t-il sur sa propre action ? Procède-t-il à des catégorisations des autres interactants ? Comment suit-il sa propre ligne méthodologique ? Comment gère-t-il les dilemmes et les contradictions qu’il rencontre et qu’il ressent parfois douloureusement ?

Ces corpus constitués par le mise en mots d’une action demandent à être analysés : quels outils mettre en place ? comment s’y prendre ? y a-t-il des constantes dans ces verbalisations ?

Dans la mesure ou l’action demande à ce qu’il y ait des choix elle donne un indice sur le soi enseignant.

Cette interrogation sur ce que laisse apparaître de soi les paroles des praticiens permettra aux participants du séminaire de s’exprimer sur leur propre soi enseignant.

Le séminaire est ouvert à tout doctorant ou masterant s’intéressant aux métiers d’enseignement.

Il s’organisera autour de corpus communs, de lectures, de propositions d’approches, de témoignages d’expériences.

Bibliographie introductive:

AGUILAR J. & CICUREL F., (eds), Pensée enseignante et didactique des langues, Recherches & Applications n° 56, Paris, CLE International 2014.

BIGOT V. & CADET L. (eds), Discours d’enseignants sur leur action en classe ; enjeux théoriques, enjeux de formation, Paris, Riveneuve éditions, 201I,

CAMBRA GINÉ M., Une approche ethnographique de la classe de langue, Paris, Hatier-Didier, coll. LAL, 2003.

CICUREL F., Les interactions dans l’enseignement des langues. Agir professoral et pratiques de classe, Paris, Didier, coll. Langues & didactique, 2011.

Horaires

les mardis en janvier et février 2018 

11h à 13h

16 – 23 – 30 janvier 2018

6 – 13 – 20 février 2018

Lieu : Salle de formation du pavillon

Maison de la Recherche, 4, rue des Irlandais 75005 Paris

 

mise à jour le 24 octobre 2017


Renseignements :

ED 622 - Sciences du langage
Université Sorbonne Nouvelle

MAISON DE LA RECHERCHE

4, rue des irlandais

75005 PARIS

Tél. : 01.55.43.08.82
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