Le cinéma et l’audiovisuel n’occupent plus seulement une fonction pivot dans la production d’imaginaires, mais se trouvent au centre des questions afférentes aux futurs de la production. Comment fabriquer des images et des sons différemment ? Quelles pratiques cultiver pour faire exister ces mondes, leurs économies et leurs savoirs, en allégeant leur empreinte ? Comment ce secteur se questionne-t-il et imagine-t-il son propre futur et sa pérennité socio-environnementale ?
Avec le premier label d’éco-production et le travail pionnier réalisé par l’association Ecoprod, le secteur vit un moment d’inflexion décisif qui engage l’ensemble des professions à questionner leurs attachements, leurs savoir-faire, leurs dépendances et leurs pratiques, pour cultiver des formes de production mieux réfléchies, plus économes en ressources et en énergie, plus respectueuses des milieux.
L’enquête réalisée dans le cadre d’un partenariat avec l’association Ecoprod et l’Ademe documente les évolutions favorables des manières de produire appuyées par la phase pilote du Label Ecoprod. Il est mis l’accent sur les réussites et la transformation des habitudes (en particulier les pratiques quotidiennes et circonstanciées sur un plateau, comme la revalorisation des déchets, la végétalisation de l’alimentation, la réduction des déplacements individuels, les solutions alternatives à des sources énergétiques polluantes) autant que sur les points de résistance (les verrous technologiques et sociaux), et l’ensemble des difficultés et avancées que le secteur traverse pour se rediriger.
Laurence Allard et
Laurent Creton (Ircav) ont mené un travail de recherche auprès de professionnels du cinéma et de l'audiovisuel en coopération avec l'association ECOPROD alors que se met en place l'éco-conditionnalité des aides du CNC à partir de janvier 2024. L’équipe de recherche était également composée de Nathan Ben Kemoun (ESC Clermont) et José Halloy
(Université Paris Cité).
Les principales conclusions de l’enquête réalisée ont été présentées le 12 décembre dernier dans le cadre des Assises de l’Ecoproduction à l'Académie du Climat à Paris.
Retrouvez les premiers résultats de cette étude française d’impact de l’éco-production menée par Ecoprod, en partenariat avec des chercheurs de l’IRCAV (Institut de Recherche en Cinéma et Audiovisuel), le LIED (Laboratoire Interdisciplinaire des Energies de Demain) et le Master of Science - Stratégie et Design pour l'anthropocène (ESC Clermont) et soutenu par l’ADEME (Agence de la transition écologique)
Les 2èmes Assises de l’éco-production qui se sont tenues le 12 décembre à l'Académie du Climat - Ville de Paris.
Près de 450 professionnels ont échangé et se sont mobilisés pour favoriser les pratiques éco-responsables dans les secteurs audiovisuel, cinéma et publicitaire : ateliers, tables rondes, keynotes et moments de networking ont rythmé ce rendez-vous incontournable de l'éco-production.
Les premiers résultats de l’étude d’impacts de l’éco-production ont été présentés et ont servi de fil conducteur aux 3 tables rondes.
Animée par Laurence Allard (Ircav), la Table ronde sur les
Enjeux organisationnels de l’éco-production a été l’occasion d’évoquer la mise en œuvre sur le terrain. Les discussions ont permis de rappeler les deux piliers de l’éco-production d’un point de vue organisationnel : l’anticipation et la co-construction de la démarche avec l’ensemble des équipes techniques et artistiques, etc. Le rôle des personnes en charge de l’éco-production a été largement débattu, faisant ressentir la nécessité de définir ce métier et son périmètre d’intervention.