La question des valeurs et des ambivalences du droit se sont progressivement imposées dans les travaux du res-eau-ville et trouvent leur concrétisation dans le cadre de ces journées. L'idée de ces journées d'études est de considérer l'eau comme un élément de l'environnement qui a la particularité d'être à la fois ressource et soutien à l'existence d'autres ressources. Dès lors, la prise en compte de l'eau comme élément d'un système complexe est essentielle. Dans ce cadre, il s'agit d'intégrer une complexité verticale : la chaîne des interactions et interdépendances environnementales, mais aussi une complexité horizontale que peut saisir les sciences humaines et sociales.

Cette complexité peut s'avérer difficile à appréhender en droit. Classiquement et dans une vision technique de la matière juridique, le droit réclame des relations claires entre les événements, il n'agit que sur un terme temporel restreint et n'envisage qu'avec difficultés la collectivité et l'espace. Il en résulte qu'une multiplicité de statuts est attribuée à l'eau sans pour autant que soit effectuer une hiérarchisation entre les différents intérêts que formalisent ces statuts. Ceux-ci donnent naissance à un ensemble d'instruments juridiques divers et souvent concurrents. Le droit doit donc aujourd'hui être repensé si l'on veut envisager les problèmes liés à l'eau. Il possède les moyens de son propre renouvellement à condition de l'envisager dans sa fonction de protecteur des valeurs sociales.