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Confrontation : poésie et pensée selon Mallarmé

le 16 janvier 2020
 

 
Conférence de Bertrand Marchal, professeur à l’Université Paris-Sorbonne : « Confrontation : poésie et pensée selon Mallarmé » dans le cadre du séminaire annuel : « Poésie et Pensée »

Jeudi 16 janvier 2020 à 14h00

 

Contrairement à ce qu’une idée reçue voudrait affirmer, la poésie n’est ni étrangère ni hostile à la pensée, ainsi que pourraient l’attester de nombreux exemples empruntés à la tradition présocratique ; elle ne se confond pas non plus avec elle, en une espèce d’union primitive et naturelle, tant il est vrai que l’écriture poétique, originellement affiliée aux arts de la fiction et aux artifices de la rhétorique, ne répond qu’assez peu aux rigueurs de la démonstration et aux impératifs de la logique.

Le romantisme – allemand, et français – a tenté un dépassement des antagonismes binaires au fondement de la vieille querelle platonicienne (logos/muthos) ; il a ambitionné de forger une synthèse dynamique et proposé d’élever la poésie au rang d’une philosophie générale de la vie, confiant aux genres poétiques et au langage qui les irrigue le soin d’exposer et d’élucider les étapes d’une odyssée de la pensée, les moments constitutifs d’une aventure de l’esprit mêlé à l’ordre sensible de la nature. Naît ainsi une poésie pensive, méditative ou contemplative, qui s’attache tout autant à l’approche de la vérité, à l’exploration des formes du cosmos, qu’à l’inspection des figures secrètes de la pensée.

A l’heure où se développent et se distinguent des discursivités spécifiques, positives ou savantes – s’étendant des disciplines historiques à l’essor d’une psychologie nouvelle – le XIXe siècle invite à réévaluer les relations qu’entretiennent poésie et pensée sur fond de grandes mutations paradigmatiques. Existe-t-il une pensée résolument poétique, c’est-à-dire une façon propre au poème de penser poétiquement le monde et d’inviter à la pensée en dehors des voies balisées par les formations analytiques et conceptuelles ? Quelles sont les propriétés formelles, et quels les modes divers, de figuration, d’énonciation et plus largement de communication, d’un langage tout entier habité par un principe de substitution (métaphore) dont Aristote affirmait qu’il est une manière de pensée ?

Ces quelques questions préliminaires permettent de dresser un cadre de réflexion au centre duquel pourraient être problématisées – resituées et historicisées – deux catégories fondatrices dont les rapports de rivalité, de contamination ou de réciprocité décident à l’ère de la modernité des pratiques poétiques et de leurs visées pragmatiques et programmatiques. De Victor Hugo, qui dès 1822, rappelle que la poésie réside dans « les idées elles-mêmes », à Mallarmé qui affirme que le vers « philosophiquement rémunère le défaut des langues », se dessine une trajectoire dialectique qui emporte avec elle, du XIXe au XXe siècle, des articulations nodales telles que, entre autres, « poésie et philosophie », « imagination et raison », « expérience et vérité ».

Inauguré en 2019, le séminaire « Poésie et Pensée » se propose de ressaisir ces questionnements à la faveur d’une réflexion collective, active et inventive.

Responsables : Adrien Cavallaro (Université Grenoble III), Henri Scepi (CRP19, Sorbonne nouvelle) et Andrea Schellino (ITEM et Université Roma 3)



Type :
Colloque / Journée d'étude
Lieu(x) :
Maison de la Recherche
de l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
salle Claude Simon
4 rue des Irlandais - Paris 5ème

mise à jour le 7 janvier 2020


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de l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
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