Les relations anglo-américaines sont abordées le plus souvent dans le cadre de l’histoire des relations internationales et de la diplomatie. Nous proposons de les étudier plutôt à travers l’histoire de projets internationaux, qu’ils relèvent du commerce et des affaires ou qu’ils poursuivent des objectifs politiques ou réformateurs au sens large. Au cours du long 19ème siècle, jusqu’à la première guerre mondiale, Britanniques et Américains sont impliqués dans de multiples formes de coopération transnationale, qui se font et se défont en marge ou en-dehors des institutions étatiques. Parmi les réseaux constitués autour des échanges de biens, de services et d’idées, certains sont centrés sur des partenariats « anglo-saxons », d’autres se forment au contraire en-dehors de la « relation spéciale » entre Britanniques et Américains, voire contre elle. La dimension spécifiquement anglo-américaine de ces échanges est parfois mise en avant ou s’efface au contraire au profit d’identités nationales, régionales, ethniques, sociales ou professionnelles. Cette dynamique se déploie dans différents espaces et peut être observée à partir du Royaume-Uni ou des Etats-Unis, mais aussi en Europe continentale, en Amérique latine ou encore dans l’empire britannique (Canada inclus). Le but de la journée d’études est de préciser dans quelles circonstances Britanniques et Américains évoquent leur histoire et leurs traditions communes, ou à l’inverse mettent l’accent sur ce qui les différencie. D’une manière plus générale, il s’agit d’enrichir la réflexion sur les pratique et les cultures de « l’anglo-saxonisme » au 19ème siècle.