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Le saisissement créateur. Autour de l’œuvre théorique et fictionnelle de Michel de M'Uzan.

du 19 novembre 2010 au 20 novembre 2010

Colloque international

Lieu : INHA, 2 rue Vivienne, Paris 2ème
Organisateurs : Murielle Gagnebin et Julien Milly - EA 4400 - Écriture de la modernité, littérature et sciences humaines
Contact : crir@laposte.net

Programme [PDF - 1 Mo]


Reportage Photos

(c)Sorbonne-Nouvelle/E. Prieto Gabriel(c)Sorbonne-Nouvelle/E. Prieto Gabriel(c)Sorbonne-Nouvelle/E. Prieto Gabriel...

Présentation


Ecrire, écrire : tuer quoi ?, cette formule du poète Henri Michaux a retenu longtemps l'attention. Maurice Blanchot, pour sa part, soutient : Pourquoi encore des livres, sinon pour éprouver la fin tranquille, tumultueuse que seul opère le travail d'écriture, là où la dispersion du sujet, le dégagement du multiple nous livrent à cette tâche du trépas dont parle M'Uzan. En effet, pour le psychanalyste et écrivain Michel de M'Uzan, un ultime moment accordé à l'activité créatrice se propose aux abords de la mort, quand le sujet est invité à engager un certain travail psychique. Cette expérience constitue une des voies offertes pour comprendre les fondements de l'activité créatrice. Ne serait-ce pas alors paradoxalement conférer à l'expérience de la perte à venir et d'un deuil de soi-même une portée, voire une responsabilité décisive?
Ecrivain, Michel de M'Uzan appartient à ce que Bernard Dort nomme la littérature blanche qui se démarque du romanesque conventionnel, aux côtés de Butor, Cayrol, Duras, Jean Grosjean, Pinget, Robbe-Grillet, Claude Simon, etc., comme en témoigne un numéro spécial des Cahiers du Sud.
De même, M. de M'Uzan a fait partie des collaborateurs critiques de la Nouvelle Revue française dirigée, alors, par Jean Paulhan et Marcel Arland, à l'origine d'un style classique, précieux et distancé.
Habituellement, la créativité est considérée comme soutenue et orientée par un mécanisme précis que les psychanalystes appellent la sublimation. Cela étant, cette théorie ne concerne que ce qui dans l'activité créatrice procède de la gestion du pulsionnel-sexuel, objet de la sublimation. Or, dans les vues de M. de M'Uzan, cette conception ne traite qu'une partie de l'activité créatrice, puisque, pour lui, un autre questionnement fondamental est parallèlement engagé, à savoir la problématique identitaire.
On aura compris que cette pensée bouscule les belles différences, les belles distinctions entre le sujet et l'objet, le dehors et le dedans, le rêve et la réalité. Par là, on rejoint les perspectives révolutionnaires actuelles qui animent aussi le domaine scientifique des frontières indécises, lorsque, même en biologie, par exemple dans l'ordre des virus, la différenciation entre l'inerte et le vivant est indécidable.
Avec la pensée de M. de M'Uzan, les notions familières de beauté, de laideur, de sublime dialoguent avec la puissance de l'aléatoire, du flou, du nocturne...
Ces dernières vues sont au cœur des notions avancées par M. de M'Uzan jusque dans le domaine clinique : chimère psychologique, système paradoxal et jumeau paraphrénique... Notions tout à la fois fécondes et provocantes qui s'illustrent dans le style et la manière, dont on pourra observer l'impact au cours des analyses esthétiques et métapsychologiques qui organiseront ce colloque, à juste titre qualifiable d'interdisciplinaire.

Type :
Colloque / Journée d'étude

mise à jour le 8 février 2011


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