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Visualising Consumer Culture, Commodifying Visual Culture in the English-speaking World

du 21 octobre 2016 au 22 octobre 2016

Organisatrice : Clémentine Tholas-Disset - EA 4399 - Center for Research on the English-Speaking World (CREW) et Claire Dutriaux (Paris IV/ HDEA)

Présentation

Au cœur de la construction identitaire des sociétés contemporaines, la consommation ne peut plus être seulement définie comme une activité fondée sur l’échange mercantile ou la multiplication des objets. Elle ne peut plus se résumer à la capacité humaine à produire et posséder. Depuis Baudrillard, elle revêt une dimension symbolique, faisant ainsi des objets de puissants fétiches. Elle s’articule comme un mythe moderne à la fois fédérateur et critique: « C’est une parole de la société contemporaine sur elle-même, c’est la façon dont notre société se parle » (Baudrillard, 1970). La consommation détiendrait une puissance d’intégration sociale car elle apparaîtrait comme un espace de projection, donnant à croire que tout le monde peut aspirer à l’abondance et au bien-être. Cette puissance d’intégration est particulièrement prégnante dans un monde où les flux migratoires et la diversité culturelle transforment la culture de consommation, et où la mondialisation crée sans cesse de nouveaux acheteurs (notamment en Chine et en Russie avec l’émergence de la classe moyenne). La consommation perpétue une illusion d’égalité face aux objets, lesquels nous permettraient d’accéder à un statut supérieur et par là-même de nous réaliser.

Ce récit fondateur de la société du XXe et XXIe siècle s’est largement appuyé sur les outils de la culture visuelle, qu’il s’agisse de l’art, de la photographie, de la mode, de l’architecture, de la publicité, du cinéma, de la télévision, d’internet ou du numérique. Dès la première Exposition Universelle à Londres en 1851, les objets exposés étaient la trace de messages esthétiques, politiques, économiques moins directement visibles. Fortes de leurs propres codes, alors que le signifiant prévaut souvent sur le signifié, répliquées à l’envi et à l’infini, les mises en scènes visuelles des objets pousseraient les sociétés contemporaines à reproduire des modèles sociaux consommables et interchangeables. Selon Guy Debord, le spectacle est le pendant de l’organisation de la marchandise (Debord, 1967). Les images séduisent le consommateur en rendant les produits désirables : par exemple lorsque les stars participent à des opérations de placement de produits dans des films à gros budget, à des campagnes publicitaires basées sur le celebrity-marketing ou lorsque de grandes œuvres d’art sont utilisées par les industriels lors de la conception d’objets, faisant ainsi se rejoindre arts nobles et culture populaire.

A l’heure où la majorité des produits de consommation s’affichent sur internet, par le biais de sites comme Facebook, Instagram, Pinterest, à la télévision et au cinéma, ces considérations liminaires nous amènent à nous interroger plus avant sur les liens entre la consommation et la culturelle visuelle, prioritairement dans l’aire anglophone, en nous posant les questions suivantes :

Comment ont évolué les images et l’imaginaire de nos modes de consommation ? Quelles sont les mises en scène et les réseaux de représentation inhérents à la société de consommation ? Comment s’exprime sa dimension autoréflexive dans la culture visuelle ? Quels sont les enjeux nationaux et transnationaux de ces représentations dans l’aire anglophone ? Quels nouveaux codes, rapports de pouvoir et formes de consommation découlent de la transformation des médias de masse ? Comment les industries et les entreprises s’approprient-elles les outils de la culture visuelle pour promouvoir et mettre en scène leurs produits ?

 


Type :
Colloque / Journée d'étude

mise à jour le 17 octobre 2016


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