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Universaux prosodiques

le 15 octobre 2008

Organisateur : TUL FR 2559 ; UMR 7023 (Sophie Wauquier) et UMR 7018 (Annie Rialland)

Contact : Michela Russo, 0622215277, mrusso@univ-paris8.fr



«Confrontation sur l'état des recherches en modélisation du rythme et
typologies rythmiques»

Le rythme a traditionnellement été associé à l'idée d'intervalles isochroniques
entre les séquences d'unités de la parole - soit des syllabes soit des pieds (Lloyd
1940, Pike 1945). Cependant, l'incapacité à vérifier de façon objective l'existence de
tels intervalles (cf. Bolinger 1965, Roach 1982, Hoequist 1983) a conduit à
reconsidérer ce qui repose derrière les impressions auditives à l'origine de la
catégorisation des langues en langues isosyllabiques et en langues à isochronie
accentuelle. Les analyses instrumentales s'appuyant sur le postulat traditionnel de
l'isochronie syllabique et de l'isochronie accentuel (pieds) n'ont jamais été
satisfaisantes. Les mesures de l'isochronie syllabique et accentuelle inspirées par les
descriptions auditives précédentes (Lloyd 1940, Pike 1945) ont été singulièrement
non convaincantes. Dauer (1983, 1987) a proposé un certain nombre de propriétés
structurelles qui peuvent varier dans la façon dont elles se manifestent dans les
langues, et qui va dans le sens de l'hypothèse dichotomique d'origine tout en
autorisant l'existence des langues à rythme mixte entre ces deux extrêmes. Bien qu'il
serait logique d'attribuer les différences rythmiques aux propriétés phonologiques des
langues (cf. also Nespor 1990), la validité des méthodes de quantification des
propriétés rythmiques n'est toujours pas claire. Quelques mesures rythmiques
alternatives qui s'appuient sur l'hypothèse de l'isochronie simple ont été proposées et
appliquées avec un succès apparent pour un certain nombre de langues différentes.
Selon la réévaluation structurelle proposée par Dauer, la recherche d'une base
objective a récemment été réorientée en prenant la durée des composants vocaliques
et consonantiques de la syllabe comme la base de calcul (Ramus 1999, 2002, Ramus-
Nespor-Mehler 1999, Low 1998, Grabe-Low 2002, Gibbon-Gut 2001, Barry et al.
2003, Asu-Nolan 2006, Russo-Barry 2008, Bertinetto-Bertini 2008 et cf. EASR08).
Des mesures simples des intervalles vocaliques et inter-vocaliques ont été suggérées
et testées: elles montrent les conséquences phonétiques de la plupart des propriétés
structurelles basées sur la syllabe proposée par Dauer (1983 et 1987). Cependant, un
examen plus attentif des principes mis en jeu dans la quantification rythmique et la
catégorisation des langues en fonction du type rythmique met en évidence un certain
nombre de problèmes qui restent encore sans solution. La représentativité du corpus
utilisé pour la quantification est un sujet d'importance primaire. Un aspect du style de
parole, c'est-à-dire la vitesse d'élocution ou le speech tempo a été discuté jusqu'à un
certain point, et a conduit à des approches divergentes pour le calcul de la variation
vocalique (Low-Grabe-Nolan 2000, Grabe-Low 2002), mais il y a eu peu de prise en
compte de la relation systématique entre le speech tempo et les mesures rythmiques.
L'objectif général de cette journée est de clarifier ce qu'est le rythme de la parole,
quelles sont les similarités et les différences rythmiques (tels que reflétées par les
mesures rythmiques: deltaV, deltaC, %V, nPVI-V, rPVI-C, VarcoV et VarcoC) entre
d'une part l'italien, le français et l'espagnol, traditionnellement considérées comme
des langues isosyllabiques et d'autre part l'allemand, l'anglais ou le bulgare (langues
à isochronie accentuelle). En même temps, la relation entre les mesures rythmiques
communément utilisées et les mesures de la vitesse d'élocution (speech tempo)
établies seront discutées.

Type :
Colloque / Journée d'étude
Lieu(x) :
Pouchet C.N.R.S.
59 rue Pouchet 75017, Paris

mise à jour le 17 septembre 2008


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