Organisation : Capucine Boidin (Université Sorbonne Nouvelle - CREDA)

Partenaires : Institut des Amériques, iGLOBES (CNRS/PSL/Université d’Arizona), IHEAL/CREDA (CNRS/Université Sorbonne Nouvelle), Mondes Américains-CRBC (CNRS/EHESS) et Campus Condorcet

Programme en ligne : https://www.institutdesameriques.fr/fr/article/colloque-un-de-covid-19-dans-les-ameriques

Vous inscrire : https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_rQRO9deyR-6JT_gVLZz3cg

Présentation :

Si les dates exactes de son apparition sur le continent américain sont encore sujettes à caution et si le parcours suivi entre les premières infections et l’apparition d’une situation épidémique ont varié entre les pays, la Covid-19 a indubitablement dominé la vie politique, économique, culturelle et sociale des Amériques à partir de mars 2020. Enfermés dans le déni ou poursuivant des politiques précoces et agressives de confinement, tous les États ont dû y faire face, et à cette heure le bilan continue de s’alourdir lors d’une « deuxième vague » au moins aussi forte que la première.

On ne peut cependant réduire l’impact du virus SARS-CoV-2 à ses effets directs sur les structures sanitaires ou sur l’accroissement de la mortalité. Dans la mobilisation (ou non) face à la pandémie, dans la diversité de ses impacts sur les différents groupes sociaux ou ethniques, dans la mise à l’épreuve des gouvernements et des institutions, ce que la pandémie révèle ce sont des structures profondes et des réflexes propres à chaque pays, qui pouvaient paraître parfois gommés dans le contexte de mondialisation économique qui a prévalu depuis une quinzaine d’années. 

Certaines questions qui se posent sont particulières à des États : quelles conséquences la crise a-t-elle eu sur les élections présidentielles américaines ? a-t-elle paradoxalement renforcé la situation politique du président brésilien ? L’isolement international autour de l’île a-t-il protégé Cuba ? D’autres apparaissent dans la plupart des pays, comme la question de la transmission dans les milieux d’enfermement, la difficulté pour les populations qui vivent au jour le jour de respecter les consignes de confinement, les conséquences immenses sur les industries du tourisme ou de la culture ou encore les tensions autour de l’acceptabilité des vaccins (et de leur provenance).

La pandémie de COVID-19 incite donc à réinterpréter les Amériques pour voir quelles lignes de fracture demeurent actives et quelles nouvelles dynamiques apparaissent. La crise actuelle sonnera-t-elle le glas de la circulation à grande échelle des hommes et des marchandises dans un continent qui l’a tant promue ? Le leadership américain pourra-t-il survivre à une mauvaise gestion de cette crise par le gouvernement des États-Unis ? Les pays les moins bien équipés sont-ils destinés à devenir des réservoirs du nouveau virus, marginalisés, une fois de plus, de ce fait ?

L’objet du colloque qui aura lieu le 27 avril 2020 sera de proposer des réponses à ces questions par la présentation d’analyses, forcément exploratoires puisque la pandémie est un objet récent, mais basée sur une connaissance fine des sociétés américaines. Il sera aussi de marquer une année écoulée au rythme du blog COVIDAM qui propose des éclairages brefs et incisifs sur les événements en cours. Les contributions sélectionnées auront vocation à être incluse dans un ouvrage qui sera publié à l’été 2020 et montrera comment la recherche en SHS peut accompagner, presque en temps réel, une crise mondiale intervenant dans ses zones de recherche.

Comité scientifique :
- Neli APARECIDA DE MELLO-THERY (Université de São Paulo)
- Capucine BOIDIN CARAVIAS (Sorbonne Nouvelle, IHEAL-CREDA)
- Claudia DAMASCENO FONSECA (EHESS, Mondes Américains, CRBC)
- François-Michel LE TOURNEAU (CNRS-UMI iGLOBES)
- Marion MAGNAN (Institut des Amériques)
- Philippe MAYAUD (London School of Hygiene and Tropical Medicine) Ou / Laurent Carroué (Université de Saint Denis, IFG)
- Hervé THERY (CNRS)