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MONET-TYSON / Monet-Tyson, regards croisés sur la peinture (Nicolas TIRARD-GATEL)

Compte rendu (janvier 2021)

Keith Tyson à gauche, Claude Monet à droite.
Image issue du site du musée de Marmottan-Monet, dans la section qui concerne l’exposition Dialogues Inattendus. Monet-Tyson, une question de peinture

Source de l'image

Monet peint doucement, instille sa perspective dans son œuvre, une perspective dans un temps spécifique. Tyson prend les photos, les assemble: multiplicité des temps, des artistes. Contraction du multiple dans l’un: la diffraction du réel se condense en une image. Le regard des deux hommes se croisent, et en un regard, c’est toute une époque, une technique, des leitmotivs, qui se laissent pressentir. Monet est sur sa berge, il fixe Tyson de façon surplombante. Celui-ci semble bien humble face au maître de l’impressionniste, alors que pourtant, il se trouve sur un gratte-ciel. Transmission et recréation. Tel est le sens de ce regard.

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Notice

L’exposition

«L’art ne peut être un monologue». Cette citation de Camus dans son Discours de Suède (1958) marque bien l’ambition du musée Marmottan-Monet en organisant la mise en dialogue entre le peintre du XIXe siècle qu’est Monet et l’artiste contemporain anglais qu’est Keith Tyson. L’exposition a eu lieu du 22 octobre 2019 au 1er mars 2020 sous le titre Dialogues Inattendus. Monet-Tyson, une question de peinture. Il me paraissait important de ne pas commenter une œuvre spécifique, mais d’étudier le regard croisé dans sa globalité, en tant que certaines œuvres de Keith Tyson ont été créées dans un rapport de transmission et de filiation avec l’impressionniste français.

Dans l’exposition, leurs œuvres sont référentielles: elles établissent un rapport avec des données réelles existantes. Keith Tyson prend des topoi caractéristiques de l’œuvre de Monet (par exemple, les immeubles haussmanniens et les formes vaporeuses), et tous deux proposent une réflexion sur le devenir du temps. L’exposition est ainsi non seulement l’occasion de prendre le contre-pied de la critique traditionnelle des œuvres de Monet, mais aussi d’ouvrir d’autres possibles dans la pratique du commentaire, en le mettant en regard avec un artiste contemporain.

Claude Monet

Claude Monet, né le 14 novembre 1840 et mort le 5 décembre 1926, est un peintre français à l’origine du mouvement impressionniste. Son ambition est de peindre plusieurs fois des paysages qui lui sont familiers, afin de saisir les changements de lumière et le passage des saisons. Il accorde ainsi une grande importance aux nuances de clarté, et les effets qu’engendrent la juxtaposition et l’interpénétration des couleurs. Il pense ainsi davantage en terme de couleurs et de formes, plutôt qu’en terme d’objets et de scènes. En 1856, sa rencontre avec Eugène Boudin, peintre de petites scènes de plage, lui ouvre les yeux sur la possibilité de peindre en plein air, ce qu’il fera par la suite, lui permettant ainsi de saisir d’autant mieux la subtilité des jeux de lumière sur les paysages. 

Keith Tyson

Keith Tyson, né le 23 août 1969, est un artiste anglais. Ses œuvres utilisent plusieurs média, aussi bien la peinture, le dessin, la photographie, les installations, et autres pratiques numériques. Tout comme Claude Monet, Keith Tyson multiplie les perspectives sur un même objet à travers son art, pour en faire voir différentes facettes. Il mélange des techniques anciennes (comme la peinture, notamment à huile sur aluminium) avec des techniques modernes (la photographie sur laquelle il peint), remettant ainsi en question la visée de la peinture. Mais ce n’est pas uniquement le statut de cette dernière qui est ébranlé, même l’ethos de l’artiste fait l’objet d’une interrogation dans son travail. Ainsi, son œuvre #jardindacclimatation est le résultat d’une co-création de ses followers sur les réseaux sociaux qui, à travers ce hashtag, ont fourni des vues du jardin d’acclimatation, ces mêmes vues qui ont constitué l’œuvre de Tyson. Il y a donc dans son travail une tentative de contracter et de condenser une multiplicité de perspectives d’un même réel en une seule image. 

Avertissement 

Le compte rendu qui suit ne consiste pas en une description précise des œuvres qui étaient exposées au musée Marmottan-Monet. Il est écrit dans le souvenir de la visite, et consiste plus exactement en une recréation de la rêverie que celle-ci a suscitée.

 

mise à jour le 3 février 2021


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