Dans la mesure où les écrits de signalement lient la description d'une situation à une évaluation puis, à terme, à une possible décision juridique, leur statut pragmatique global doit être directement mis en relation avec leur fonction sociale. Se présentant comme des productions descriptives, objectives, ils n'en constituent pas moins un dispositif discursif orientant la description des faits en vue d'une conclusion.
Dès lors, les modes d'argumentation propres à ces écrits doivent être mis au jour, décrits et analysés de manière systématique. Deux orientations correspondant à deux méthodes complémentaires, vont guider l'analyse :
1) La recherche des formes linguistiques propres à favoriser l'orientation générale du propos : la négation, la nomination et les modes de reformulation, ou encore le discours rapporté, les modalisations, les connecteurs. Il s'agit d'observer, au fil même de l'écriture, le passage du factuel au narratif, du descriptif à l'évaluatif.
2) La construction d'une schématisation (Grize) propre à orienter le propos. Par la sélection des éléments, par leur mise en discours, les écrits de signalement construisent une représentation discursive de la famille en relation avec des normes sociales attendues, et propre à orienter la conclusion du propos. Cette tâche demande une étude comparative entre les différents états du texte, permettant de mettre en évidence la construction discursive progressive de ces normes.
Ces données vont, d'une part, nourrir l'analyse longitudinale en repérant les moments du processus de réécriture caractérisés par le développement argumentatif, d'autre part, contribuer à la modélisation des contraintes linguistiques et sociales déterminant le production des écrits sociaux.
Livrables : éléments pour l'enrichissement de l'analyse textométrique longitudinale ; article collectif en collaboration avec les tâches 5-6 ; communication(s) dans des colloques.