Qui suis-je ? Qui sommes-nous ?
Je m'appelle Laurent, je suis comédien, pédagogue et improvisateur. Au fondement de la Compagnie Nova, avec qui je travaille depuis 2011, il y a cet ancrage sur un territoire, celui de la Seine-Saint-Denis, et cette conviction que le théâtre se fait avec et pour les publics. Les spectacles se pensent également dans les rencontres et les discussions que nous avons pendant les nombreux ateliers que nous menons. Le travail artistique de la compagnie est dépendant d’un travail d’implantation et d’actions sur le territoire. Lorsque Margaux Eskenazi, directrice de la compagnie Nova, m'a proposé d'animer un stage, j'ai tout de suite eu l'envie d'aborder une thématique qui m'interpelle fortement et qui nous concerne tous : l'habitat et ses problématiques immédiates (urbanisme, architecture, vie de quartier, gentrification, mixité sociale...). Pendant ces 5 jours de stage, nous allons improviser et réimproviser à partir de plusieurs matières narratives (entretiens, enquêtes, fictions, récits intimes...) pour tenter de proposer une ébauche de théâtralité forte et engagée.

Pourquoi l'improvisation ?
Au théâtre, l'acteur cherche la justesse, la vraisemblance de l'énonciation. Or, si le théâtre est un lieu de vérité, l'improvisation l'est encore davantage car l'acteur possède également les clés de l'énoncé. Il est à la fois auteur et interprète. En cela, l'improvisation est un lieu de vérité absolu, celui de l'expérimentation, donc du sublime parfois, et de l'échec souvent. Car le sublime nous échappe forcément. Chercher le sublime sans espérer le trouver, c'est là tout l'enjeu de l'acteur qui improvise. La puissance de l'improvisation réside précisément dans cette mise en abîme de l'échec de la représentation : nous sommes complices de l'acteur et nous rions de le voir échouer pourvu qu'il échoue avec panache. Autrement dit, qu'il ne s'excuse pas d'être sur scène, qu'il y mette tout son cœur, toute sa sincérité et toute sa fragilité. 

Chers étudiant·e·s, pendant ces quelques jours, on va donc s’autoriser le trop, le rien, le bide, le vertige des mauvaises blagues, des scènes ratées, des entrées foireuses, des glorieuses sorties qui échouent, on va essayer de boire sa honte et s’en servir comme d’une potion magique pour pouvoir jouer tout et n’importe quoi. Accepter la peur d’être nul et s’en servir pour devenir des interprètes souverains, audacieux, irréductibles, au-delà de l’éternelle binarité de ce qui est bien et ce qui est mal. Bref, on va improviser.

Laurent Deve

Les inscriptions pour le stage d'improvisation du second semestre ouvriront le 31 janvier à 11h30.

FORMULAIRE D'INSCRIPTION

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