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Sonorités, oralité et sensations dans la traduction de la poésie

du 17 octobre 2014 au 18 octobre 2014

 

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Colloque international

Lieu : Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Grand Amphi Institut du Monde Anglophone 5, rue de l'École de Médecine 75006 Paris

Organisatrices : Christine Raguet & Jessica Stephens
EA 4398 - Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone (PRISMES / TRACT)

Contact :
Christine Raguet

Programme [PDF - 405 Ko]

Présentation :


« De la musique avant toute chose ». Art du langage, la parole poétique sollicite tous les sens invitant ainsi le lecteur à recomposer sa perception du monde. Si le matériau sonore surgit lors du contact visuel avec le mot sur la page, son corollaire, le silence, évoque aussi bien l’indicible que l’aspiration au langage absolu et universel. Choc synesthésique, vide absolu, foisonnement d’émotions, de sensations, comment cette « oralité poétique » peut-elle être reçue dans une autre langue ?

La poésie orale, dans toutes ses manifestations, très codifiée, mais délivrée des contraintes de l’écrit, se traduit-elle comme la poésie destinée à une lecture silencieuse ? Les traces de l’oralité sont plurielles : première personne, dialogues, ballades, polyphonie radiophonique, changements de registre, images sonores, effets de style… Comment traduit-on ces signes distinctifs formels et stylistiques, ces marqueurs linguistiques parfois subvertis? L’effet sensoriel recréé est-il analogue ou bien différent d’une langue à l’autre ? Certains traits sont-il renforcés afin d’oraliser l’écrit et faire résonner la parole du poète ? L’oralité, souple, se loge souvent dans le temps présent, dans l’immédiateté d’une interaction. Comment la réception auditive (oral / aural) d’un dire performatif comme le slam, le rap ou la dub poetry se répercute-t-elle dans la traduction ?

Face à l’« oralité poétique » les réponses sensorielles vont-elles varier entre original et traduction(s) ? Comment ce que Gadamer nomme « l’oreille intérieure » perçoit-elle « la forme idéale du langage – quelque chose que personne ne pourra jamais entendre » ? Le lecteur pourra-t-il ainsi remonter, comme Valéry le préconise, à la source du poème, au silence et aux sons qui précèdent l’écriture ?

 

‘Music first, above all else.’ Poetic discourse is a linguistic art form that affects all senses at a deep level. When reading a poem, the reader’s awareness is suddently heightened and her/his perception of the world renewed, as s/he hears the accoustics of the words on the page resonate. Yet silence also informs poetry in a powerful way—something is left unsaid, a pause, an aspiration towards an absolute. Poetic orality has many sensory ramifications—violent synaesthesia, the sense of a void, feelings of vertigo, etc. How can these various manifestations be welcomed into another language?

Oral poetry is highly codified and, at the same time, free from the constraints of written form, but can it be translated in the same way as other poetic forms meant for silent reading? The traces of orality are manifold and include first person narratives, dialogues, ballads, vocal polyphony, etc. How do these formal, stylistic features and linguistic markers translate into another language? Are specific traits altered so as to strengthen the oral delivery and the oral dynamics of the written poem? Orality can be considered as indissociable from the present moment, the intrinsic characteristic of an immediate form of interaction. How does the aural reception of performative poetry like dub, rap or slam affect its translation?

When confronted with ‘oral poetry’ in translation will a reader’s sensory response differ from her/his reaction to the original work? What can be made of Gadamer’s concept, that of the ‘inner ear’ which ‘apprehends the ideal structure of language—something nobody ever can hear’? Will the reader be able to thread her/his way back to the source and origin of the poem, a place where, according to Paul Valéry, silence and sound precede writing?

 

 

 


Type :
Colloque / Journée d'étude

mise à jour le 10 octobre 2014


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