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Séminaire Paris-Montréal Printemps 2015

Responsable : Guillaume Soulez

Objectifs
:

L'université Sorbonne Nouvelle Paris 3 et l'université de Montréal ont créé en 2007 un séminaire conjoint de doctorat en Eudes Cinématographiques.
 
Ce séminaire, qui comporte 12 séances, est donné chaque année à la fois à Montréal et à Paris par quatre enseignants de cinéma, deux de Paris 3 et deux de Montréal, qui assurent chacun 3 séances. Ces enseignants changent régulièrement et les thèmes du séminaire sont renouvelés.

Le séminaire ne doit pas nécessairement être suivi intégralement : les doctorants peuvent suivre seulement les 3 séances de tel ou tel des 4 professeurs invités.

Les séances ont lieu au Centre Censier - 13 rue de Santeuil 75005 Paris
 
  • semaine du 2 mars 2015 - Bernard Perron
  • semaine du 23 mars - Teresa Castro
  • semaine du 13 avril - Michèle Garneau
  • semaine du 27 avril – Laurent Véray
     

Bernard PERRON (Professeur titulaire, Université de Montréal)


Lundi 2 mars 2015, 17h à 19h30 - salle 410 (Centre Censier)
Mercredi 4 mars 2015, 17h à 19h30 - salle Las Vergnas (Centre Censier)
Jeudi 5 mars 2015, 17h à 19h30 - Las Vergnas (Centre Censier)

Cinéma, jeu vidéo et émotions

Au terme de son ouvrage Moving Viewers: Amercian Film and the Spectator’s Experience (2009), dans lequel il propose une théorie cognitivo-perceptive, Carl Plantinga souligne à quel point il reste encore beaucoup à faire afin de bien comprendre les émotions que nous ressentons au cinéma. Parce que de telles conclusions sont effectivement exactes, et qu’elles le sont encore plus en ce qui concerne les études émergentes du jeu vidéo, ce séminaire aura pour objectif d’analyser et de comparer l’expérience affective vécue par le spectateur et celle éprouvée par le joueur. En s’appuyant sur les travaux majeurs réalisés en psychologie et en philosophie des émotions (A. Damasio, R.C. Solomon, P. Goldie et A. Ben-Ze’ev), ainsi que sur ceux en études cinématographies (Plantinga, E.S. Tan, N. Carroll, T. Grodal et G. Smith), il s’agira d’examiner les causes, les attributs et les composants de base d’une émotion pour caractériser ce que l’on nomme communément des émotions fictionnelles et des émotions artistiques. Si le spectateur a réagi de manière émotionnelle dès les premières projections filmiques (l’emblématique frayeur des spectateurs devant L'Arrivée d’un train à La Ciotat), la nature explicitement interactive du jeu vidéo suscite sans le moindre doute un nouveau type d’émotion. Nous viserons à définir ces émotions vidéoludiques. Dans la mesure où le langage cinématographique peut conditionner et améliorer l’expérience viscérale et émotionnelle d’un film, nous devrons aussi reconnaître et examiner comment l’interaction entre les éléments d’un jeu vidéo (graphismes, contrôles, règles, mécaniques, dynamiques et systèmes) est conçue pour influer sur les actions du joueur et façonner son espace affectif. En définitive, il nous faudra céder à l’émotion pour mieux réfléchir.

Teresa CASTRO (Maître de conférences, Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle)


Lundi  23 mars 2015, 17h à 19h30 - salle Las Vergnas (Centre Censier)
Mercredi 25 mars 2015, 17h à 19h30 - salle Las Vergnas (Centre Censier)
Jeudi 26 mars 2015, 17h à 19h30 - salle 410 (Centre Censier)

Théories et pratiques du cinéma animiste


En ce qui concerne l’histoire du cinéma, la notion d’« animisme » évoque le plus souvent les écrits de certains critiques et cinéastes-théoriciens des premières décennies du XXème siècle (Dekeukeleire, Eisenstein, Epstein, Lindsay, etc.). Symptomatique d’une fascination encore nouvelle par les ressources expressives du cinéma, l’animisme évoque alors non seulement la capacité des formes filmiques à rendre les choses du monde vivantes, mais surtout l’imputation au cinéma d’une vitalité, que celle-ci soit déclinée en termes d’une vision et d’un regard « autonomes », d’un « cerveau mécanique », ou encoure d’une « intelligence » et d’un « esprit ». En somme, selon ces différentes formulations critiques, le cinéma est un « je », un « je » doté d’un point de vue singulier sur le monde et produisant une forme de pensée indépendante, fut-elle ou non « primitive ». Dans un contexte contemporain marqué par le retour de l’animisme dans le domaine de l’anthropologie (de Eduardo Viveiros de Castro à Philippe Descola, en passant par Tim Ingold) et dans la critique et la théorie des images (des positions explicitement animistes de Karl Sierek et Anselm Franke aux différents débats sur les « forces vitales » et l’« agentivité » des images), cette notion s’avère particulièrement intéressante. Elle nous permettra, dans un premier temps, de revenir sur cette complexe tradition théorique selon laquelle le cinéma pourrait être le lieu (et pas simplement le véhicule) d’une pensée singulière et, dans un deuxième temps, d’interroger, à travers l’examen d’un corpus de films très diversifié, toute une série de phénomènes filmiques illustrant l’hypothèse d’un "cinéma animiste".

Michèle GARNEAU (Professeure agrégée en études cinématographiques, Université de Montréal)


Lundi 13 avril 2015, 17h à 19h30 - salle 410 (Centre Censier)
Mercredi 15 avril 2015, 17h à 19h30 - salle Las Vergnas (Centre Censier)
Jeudi 16 avril 2015, 17h à 19h30 - salle Las Vergnas (Centre Censier)

Cinéma et hospitalité

Le cinéma a-t-il une manière à lui d’exercer l’hospitalité, impliquant tout autant le filmé et le filmant, le spectateur et les appareils? Si accueillir ou recevoir par le film, c’est faire place à l’autre, il s’agira de voir comment se construisent des espaces, des durées et des affects (actuels tout autant que virtuels) permettant à l’hospitalité de s’exercer. La réflexion puisera à diverses sources (notamment en philosophie, poésie et dramaturgie) pour concentrer ses analyses sur un large éventail d’extraits filmiques.

Laurent VERAY (Professeur, Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle)


lundi 27 avril 2015, 17h à 19h30 - salle Las Vergnas (Centre Censier)
mardi 28 avril 2015, 17h à 19h30 - salle Las Vergnas (Centre Censier)
mercredi 29 avril 2015, 17h à 19h30 - salle Las Vergnas (Centre Censier)

La situation du cinéma en France entre 1913 et 1919 : nouveaux corpus, nouvelles approches, nouveaux chantiers

Le Centenaire de la Première Guerre mondiale, en mettant à jour de nombreux films dont les copies ont été restaurées par diverses institutions patrimoniales, permet de découvrir tout un pan de la production cinématographique de l'époque. Ce séminaire de recherche aura pour objectif d’analyser certains de ces documents. Ce sont des films qui imaginent la guerre avant qu’elle n’éclate, puis qui la représentent pendant son déroulement ou qui l’ignorent à dessin. Il s'agit de bandes d’actualité, de films d’animation, documentaires ou de fictions. Les films américains, souvent remontés avant leur diffusion en France, témoignent d’un basculement des lignes de force du cinéma. C’est le cas, entre autres, de Forfaiture, (1915) de Cecil B. DeMille, mais également des films de Chaplin qui ont un succès considérable. En 1916, André Antoine, le grand metteur en scène du Théâtre Libre, réalise Les Frères corses, que Louis Delluc, pionnier de la critique, considère comme «le plus beau film qu’on ait jamais vu en France». Le séminaire ne se donne pas seulement pour objectif de dresser un inventaire exhaustif des conditions de production, de réalisation et de diffusion des films en France entre 1913 et 1919. Il propose surtout, à travers une exploration détaillée de multiples sources, films et non-films, dont certaines n’étaient pas accessibles jusqu’à une date récente, une réflexion approfondie sur cette période charnière de l’histoire du cinéma.

mise à jour le 23 janvier 2015


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