« Mes manuscrits, raturés, barbouillés, mêlés, indéchiffrables, attestent la peine qu'ils m'ont coûtée. Il n'y en a pas un qu'il ne m'ait fallu transcrire quatre ou cinq fois avant de le donner à la presse. » En clôture du séminaire 2012 (cohabilité Paris III-Paris IV-ENS), l'objet de ces journées sera d'éclairer le travail de l'écriture rousseauiste, tel que puissamment souligné par l'auteur en ces lignes célèbres du Livre III des Confessions. Variantes, corrections, édition : on tâchera plus particulièrement d'analyser sous ce titre ce que les bougés de la lettre produisent ou révèlent en fait de déplacements (esthétiques, philosophiques, politiques) du sens. 
De manière non restrictive, selon le point d'application choisi, plusieurs approches pourront être envisagées : 
- Corrections : au stade le plus intime de la genèse, quels enseignements nous apporte l'analyse des brouillons et des esquisses ?
- Variantes : à mi-chemin du privé et du public, que nous disent les différentes copies manuscrites (de la Nouvelle Héloïse par exemple) quant à la manière dont Rousseau se relisait et se donnait à lire à ses proches ? Sur quel mode, à quelque temps de distance, se réécrivait-il lui-même, y compris dans des textes non destinés à la publication (tel l'Essai sur l'origine des langues, modulant et réécrivant partiellement le second Discours) ?
- Edition : comment, enfin, au stade ultime de la publication du texte et de la confection de l'objet livre, ce travail de l'écriture pouvait-il se prolonger à travers le dialogue passionné et tendu avec les éditeurs et les premiers lecteurs ?