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Reportage photo de Julien Faure "Le pangolin, première victime du braconnage en Afrique"

du 25 mai 2019 au 19 juillet 2019
 

Dans le cadre de la journée d'étude « La condition animale : stratégies discursives et représentations » organisée par la revue "Traits d'Union" et avec le soutien du FSDIE et la Maison de la Recherche de la Sorbonne Nouvelle - DiRVED. Photos ©Julien Faure







Des centaines de milliers de pangolins sont braconnés chaque année en Afrique pour alimenter le marché médicinal asiatique, menaçant l’espèce d’une disparition éclair.


Dans un lieu tenu secret dans la banlieue de Johannesburg, un vétérinaire accompagne la sortie d’un pangolin, incapable de se nourrir en captivité. Dressé sur deux pattes arrières, l’animal scrute chaque recoin de terrain et renifle le sol à la recherche d’insectes. Sa langue gluante de 40 cm ne laisse aucune chance aux termites et aux fourmis dont il raffole.

Le centre vétérinaire recueille les pangolins que la police recouvre après l’arrestation de braconniers. Affaiblis par leurs conditions de capture souvent épouvantables, sans eau ni nourriture, ils sont soignés par l’équipe de soigneurs avant d’être relâchés quelques semaines plus tard dans des réserves de chasse privées, seule manière de les préserver du braconnage. L'année dernière, 37 pangolins ont ainsi été sauvés. 

Un bien maigre bilan pour ce mammifère en tête des espèces les plus braconnées au monde. Ses écailles sont au cœur d’un trafic international pour alimenter le marché noir asiatique. Constituées de kératine, comme nos ongles et nos cheveux, elles agiraient contre diverse maladies et cancers. Mais aucune étude scientifique ne l’a démontré.

Au Vietnam, c’est la chair du pangolin est considérée comme un met délicat et signe de richesse. Dans les restaurants spécialisés, le plat peut atteindre 2000€.

En réaction, les 183 Etats membres de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, réunis en 2016 à Johannesburg, accordent au pangolin le plus haut niveau de protection. Tout commerce est banni. Mais le trafic prospère.

Et les chiffres donnent le tournis. Une étude du Center for International Forestry Research publiée en 2018 évalue que chaque année, entre 400 000 et 2,7 millions pangolins seraient chassés dans les forêts d’Afrique centrale.

En 2018, 40 tonnes d’écailles ont été saisies rien que sur le continent africain. Le bilan 2019 s’annonce plus lourd que jamais. En avril dernier, les autorités de Singapour ont confisqué 26 tonnes d’écailles qui s’ajoutent à près de 50 tonnes d’écailles et de viande saisies dans le monde depuis janvier. L’équivalent de plusieurs dizaines de millions d’euros de marchandise et de centaines de milliers de pangolins tués.


Type :
Exposition
Lieu(x) :
Maison de la Recherche - 4 rue des Irlandais - 75005 PARIS
 
Partenaires :
http://www.revuetraitsdunion.org/

mise à jour le 4 mars 2021


Renseignements

Julien Faure




Julien Faure, originaire de Saint-Etienne, est attiré par la photographie dès l’adolescence. Il étudie les relations internationales à Lyon, Le Cap et Bordeaux puis dépose ses valises à Paris en 2012 où il s’embarque dans le photojournalisme. En tant que portraitiste, il collabore avec des titres comme Le Monde, Le Point, Paris Match, le Figaro Magazine, L’Equipe Mag. La photographie lui permet aussi de travailler sur diverses thématiques scientifiques, univers qu’il affectionne particulièrement. Il a ainsi participé à des fouilles archéologiques en Mongolie pour GEO, travaillé sur la fauconnerie aux Emirats, photographié des limules aux Etats-Unis et dernièrement suivi la lutte contre le braconnage des pangolins en Afrique du Sud pour Le Point.
www.julienfaurephoto.com
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