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Rencontre avec Violaine Delteil, enseignante-chercheuse en socio-économie à l’Institut des Études Européennes
le 6 septembre 2024
Violaine Delteil, enseignante-chercheuse en socio-économie à l’Institut des Études Européennes (IEE), nous parle de la nouvelle mineure universitaire Écologie Urbaine proposée cette année à la Sorbonne Nouvelle.
Quel est votre parcours ?
Je suis enseignante-chercheuse en socio-économie à l’Institut des Études Européennes (IEE) de la Sorbonne Nouvelle depuis près de 20 ans.
Mes premiers travaux de recherche portaient sur les transitions des économies est-européennes, leur sortie du système communiste et leur insertion dans l’ère du capitalisme et du marché ; ma thèse comparaît en particulier les trajectoires de transition différenciées de la Bulgarie et de la Hongrie. Mes travaux suivants, optant pour une approche comparative au sein de l’Union européenne, se sont intéressés aux enjeux sociaux (incluant régulation du travail, emploi et dialogue social) de l’européanisation.
Ces recherches ciblaient d’un côté la France - je travaillais alors pour différents centres de recherche et le Ministère de l’emploi et des affaires sociales - et de l’autre, plusieurs terrains de l’Europe centrale et des Balkans orientaux (Roumanie et Bulgarie en tête).
Une fois recrutée à l'Institut des Études Européennes, j’ai poursuivi et prolongé ces travaux, me concentrant en particulier sur les pays est-européens devenus officiellement membres à part entière de l’UE, tout en restant politiquement, économiquement périphérisés. Sur la base de ce constat, j’ai apporté quelques réflexions sur les « capitalismes dépendants ».
Progressivement, et au fil de préoccupations de plus en plus inquiétantes concernant l’écologie, je me suis intéressée aux enjeux écologiques de proximité insérés dans un agenda plus global et dans une approche interdisciplinaire, allant des villes et territoires à l’UE ; j’ai ainsi monté un séminaire de Master 2 sur les enjeux d'écologie urbaine que j’anime toujours.
Pouvez-vous nous parler du Programme Intensif Hybride (BIP) qui a eu lieu en juin dernier dans le cadre de l'Alliance européenne YUFE ?
La Sorbonne Nouvelle a organisé en partenariat avec les universités de Brême, Chypre et Rijeka, membres également de l’Alliance européenne Young Universities for the Future of Europe (YUFE), son premier Programme Intensif Hybride intitulé « Urban Ecology in Paris : Public Policies, Urban Commons and Aesthetic Perspectives ».
Ce programme entend croiser une diversité d'approches et de regards multidisciplinaires présents au sein de l’université, et rassembler des enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs mobilisés sur ces thématiques, depuis leurs départements respectifs : cinéma, littérature et didactique du français, monde anglophone, monde lusophone et études européennes. Il mobilise aussi des acteurs issus du monde associatif et public avec lesquels nous avons des liens parfois étroits (Mairie de Paris, associations d’écologie urbaine, etc.).
Via des échanges pédagogiques entre les disciplines et avec les partenaires YUFE, ce BIP a eu pour objectif d’encourager les collaborations scientifiques notamment au sein de l’Alliance européenne qui a pour dessein d'ouvrir une licence conjointe en Urban Sustainability Studies lors de l’année 2025-26.
En ce qui concerne la Sorbonne Nouvelle, nous avons travaillé à la création d’une mineure universitaire autour du sujet de l'écologie urbaine.
En quoi consiste cette mineure Écologie Urbaine ?
Cette mineure universitaire a été construite à partir de cours existants issus de différentes composantes de l'université. Cette mineure Écologie Urbaine en Europe insiste en particulier sur les enjeux de politique publique à différents échelons (de l’échelon communal à l’échelon européen), ainsi que sur les imaginaires littéraires, esthétiques, - qui impriment de leur marque les mentalités et peuvent aussi faire levier (pensons à certaines performances artistiques) sur les orientations programmatiques.
La question européenne occupe une place importante au cœur de ce nouveau parcours, en lien avec la dimension européenne de cette mineure, dont l'Institut des Études Européennes de l’université en assure la responsabilité.
Bien entendu, cela ne veut pas dire que d'autres aires géographiques et disciplines ne seront pas invitées à y participer à l’avenir, bien au contraire. Je me permets ainsi de lancer un appel aux bonnes volontés et aux propositions si certaines et certains collègues que je n’aurais pas eu l’occasion de rencontrer à cet effet souhaitent s’y inscrire.
Multiplier et croiser les regards est fondamental pour l’appréhension de phénomènes aussi complexes que ceux de l’écologie.
Quels seront les cours proposés au sein de cette mineure ?
Nous aurons bien évidemment des enseignements et ateliers portant sur les questions urbaines et sur l'écologie, issus des sciences sociales, de la littérature, et des disciplines esthétiques et artistiques.
Une majorité de ces enseignements seront dispensés en anglais, mais il sera possible aussi de proposer des cours en bi-langue, le français oral pouvant par exemple être associé à l’anglais pour les références de lecture et travaux à rendre. Ces cours bi-langue seront à la fois une solution pour les enseignantes et enseignants qui n’ont pas la faculté ou le temps de préparer des cours en anglais ; mais ils seront aussi l’occasion pour les étudiantes et étudiants en mobilité de se familiariser avec la langue française.
Qu'allez-vous enseigner dans cette mineure ?
J’anime un cours sur l'écologie urbaine en Europe que je proposerai en bi-langue anglais/français.
Les étudiants de ce parcours auront pour l’année de L3, un atelier axé sur la pratique et qui aura vocation à les mettre face à des cas pratiques de politiques publiques. Ils pourront par exemple - comme initié cette année à titre exploratoire - travailler en collaboration avec la mairie du 12ᵉ arrondissement sur les dispositifs de politique publiques mis en oeuvre ou en réflexion sur une variété de sujets : sensibilisation écologique, végétalisation des cours d’école, traitement des déchets, préservation de terrains, friches urbaines et autres, sans oublier les enjeux de justice social.
Les étudiants seront amenés à réfléchir avec ces acteurs publics autour de leur problématique. L'objectif n'est pas de les amener à proposer des solutions clé en main, mais plutôt qu'ils réfléchissent aux enjeux liés à la problématique soulevée.
Cet exercice réalisé à partir du terrain enrichit l’approche pédagogique. Elle permet de décloisonner notre enseignement et de le porter hors les murs de l'université, sur des thématiques très concrètes, très locales et très sensibles pour les habitants mais aussi pour les usagers de l'université, car nous avons parfois des problématiques communes.
Cette mineure a donc vocation à démultiplier les enseignements sur les enjeux écologiques, à décloisonner les disciplines, mais aussi à élargir les champs d’expérimentation et d’enseignement.
Quels sont les projets à venir pour cette nouvelle mineure universitaire ?
Dans le futur, si nous parvenons à construire cette mineure en quatre semestres, ce qui suppose bien évidemment des ressources budgétaires dédiées, la Sorbonne Nouvelle pourra offrir un diplôme entier à ses étudiantes et étudiants et permettre à ces derniers de réaliser deux ou trois semestres dans d'autres mineures de l'Alliance européenne YUFE.
Notre intégration dans l’Alliance est très récente et cette perspective reste encore hypothétique. Cependant, l’enthousiasme autour de ce projet est là, et c’est un bon début pour envisager les étapes successives.
- Type :
- Portrait du personnel
mise à jour le 6 septembre 2024