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Rencontre avec Hélène Quanquin et les étudiant(e)s du M1 d’Etudes Internationales

le 15 novembre 2012

Une initiative pédagogique inédite menée par Hélène Quanquin a lieu actuellement à la Sorbonne Nouvelle : un séminaire portant sur l’histoire des femmes aux Etats-Unis dans le cadre du M1 d’Etudes Internationales/Etudes Anglophones est enseigné en lien avec l’Université du Kentucky aux Etats-Unis. Ce cours s’inscrit dans le cadre du programme Global Connections Initiative de l'Université du Kentucky, qui vise à promouvoir des enseignements avec des universités étrangères à l’aide des nouvelles technologies.

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Hélène Quanquin, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis maîtresse de conférences au Département :Monde Anglophone. Je suis diplômée de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, agrégée d'anglais et docteure en civilisation américaine. Je suis arrivée en tant qu'ATER à la Sorbonne Nouvelle en 2000 et ai été élue maîtresse de conférences en 2002. J'enseigne la civilisation américaine en licence et en master. Ma recherche porte essentiellement sur les mouvements féministes et l'histoire du genre aux Etats-Unis".

Qu'est-ce que le programme "UK, /Global Connections Initiative/"
L'année dernière, ma collègue de l'Université du Kentucky, Kathi Kern - Associate Professor au département d’histoire de l’Université du Kentucky (UK), spécialiste elle aussi de l'histoire du féminisme américain, m'a contactée pour me parler d'un nouveau programme mis en place dans son université, Global Connections Initiative, qui vise à encourager les expériences pédagogiques avec des universités étrangères.
Nous avons décidé que pour que l'expérience soit positive, il était préférable que le cours se fasse dans le cadre de mon séminaire de Master 1 d'Etudes Internationales, ce qui s'est fait avec le soutien de Marie-Claude Esposito, responsable de ce master. Le cours aux Etats-Unis est un cours de 4e année (dernière année de college). Les étudiant-e-s sont proches en âge et le niveau d'anglais de mes étudiant-e-s, qui viennent de trois composantes - Monde Anglophone, Etudes Européennes, IHEAL -  leur permet de communiquer avec des étudiant-e-s américain-e-s et de travailler sur des sources en anglais.
Afin de préparer le cours, Kathi Kern est venue en France en mai dernier. En août, je suis allée dans le Kentucky afin de rencontrer les étudiant-e-s américain-e-s et finaliser le cours.
Un fond d'archives de l'Université du Kentucky a été numérisé spécialement pour cet enseignement: les archives sont celles de Linda Neville, réformatrice américaine de l'ère progressiste aux Etats-Unis. Les étudiant-e-s sont appelé-e-s à les analyser en groupes dans un wiki, à bloguer en anglais sur leur recherche et à préparer une présentation orale sur leur travail.

Quel est l'intérêt pédagogique d'une telle expérience?
L'intérêt pour moi d'une telle expérience tient à plusieurs raisons. Tout d'abord, il m'a semblé que c'était une chance pour mes étudiant-e-s de travailler avec des étudiant-e-s américain-e-s. L'accès à des archives américaines a également été déterminante. J'ai enfin pensé qu'il était important que mes étudiant-e-s et moi-même soyons exposé-e-s à des méthodes d'enseignement de l'histoire différentes. Kathi Kern, qui a plusieurs fois été récompensée dans son université pour son enseignement et qui dirige un centre dédié à l'enseignement et à la pédagogie dans son université, m'a ainsi proposé des exercices et des façons de travailler auxquelles je n'étais pas habituée. Certaines de ses idées m'ont parfois paru surprenantes - comme celle de concevoir un reality show mettant en scène les différentes personnes que l'on retrouve dans les archives - mais elles m'ont également permis de réfléchir à ma façon d'enseigner l'histoire des Etats-Unis et d'encourager les étudiant-e-s à prendre conscience des contextes historiques, mais aussi des différentes perspectives des acteurs/actrices de l'histoire.

Quel premier bilan pouvez-vous tirer de cette initiative?

A la moitié du semestre, il m'est possible de tirer un premier bilan de cette expérience, même si nous mènerons une évaluation du cours plus formelle en janvier à l'occasion de la visite en France de Kathi Kern et de Kate Black, qui est l'archiviste en charge du fond Linda Neville à l'Université du Kentucky. Cette évaluation est importante pour nous, car nous souhaiterions continuer l'expérience. De plus, le cours est le premier qui a lieu dans le cadre du programme Global Connections Initiative, et nos collègues américain-e-s  attendent que nous fassions une évaluation qui les aidera dans la mise en place de leurs enseignements.
Tout d'abord, l'aide et le soutien d'Olivier Poursac - Responsable de la visioconférence et du webcast - ont été déterminants pour la mise en place de ce cours. Il a trouvé des solutions à chaque problème qui se posait tout en faisant des propositions visant à améliorer le cours. L'une des difficultés était pour moi de garder une ambiance de classe malgré la place importante de la technologie. J'avais peur que les étudiant-e-s, mais aussi moi, nous sentions intimidé-e-s par les caméras, les micros... Passé l'effet de surprise, j'ai trouvé que nous nous étions rapidement adapté-e-s à ce format inédit avec l'aide d'Olivier.
Une autre contrainte est celle du temps. Nous avons placé nos cours au même moment - en tenant compte du décalage horaire - mais nous nous sommes également aperçues que la gestion du temps était extrêmement importante. Pas question de faire attendre l'autre classe au moment de la connexion... 
Enfin, il a fallu discuter avec les étudiant-e-s pour les suivre dans leur travail avec les étudiant-e-s américain-e-s. Le travail de groupe suppose une plus grande organisation qu'un travail individuel, de surcroît quand il a lieu des deux côtés de l'Atlantique.

Trois étudiantes nous font partager leurs premières impressions sur cette initiative :

Mariem
"Le recours à la vidéo pousse à la curiosité et à la participation. Cela favorise l'interactivité : la plupart des étudiants interviennent spontanément ce qui est moins souvent le cas dans les autres cours. Nous avons le privilège d'avoir accès à un équipement à la pointe de la technologie ( la salle Las Vergnas est une salle de visio-conférence ndlr) qui facilite la prise de parole. Nous sommes mieux équipés que la classe aux Etats-Unis."

 Myriam
"Nous avons tous des niveaux d'anglais hétérogènes et en général je suis un toujours un peu mal à l'aise lorsque je prends la parole devant des étudiants français. Dans ce cours, j'apprécie de pouvoir parler avec des étudiants anglophones. Je me sens moins jugée : les étudiants américains sont bienveillants et sensible à nos efforts pour s'exprimer dans leur langue !"

Alexandra :
"Je trouve que ce séminaire est d'autant plus intéressant car, grâce au partenariat avec l'université de Lexington, nous avons accès aux archives de Linda Neville, qui pour nous est une inconnue. Tout notre cours ainsi que notre recherche est basé sur son travail et sa vie. Le séminaire m’apparaît donc encore plus "réel" que les autres cours. De plus, tout notre travail est posté sur le wiki collectif de la classe, ce qui donne encore plus envie de rédiger. Ce n'est donc pas un séminaire traditionnel dans le sens académique."

Extrait d'un séminaire du programme "Global Connections Initiative" : http://epresence.univ-paris3.fr

 

 


Type :
Portrait, -
Contact :
Sous-Direction de la Communication : Brigitte Chotel

mise à jour le 5 septembre 2018


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